![]() Aujourd'hui, selon la Dlg (1), seuls Kverneland et Lemken proposent des outils de travail du sol Isobus pour le marché français. (© Kverneland) |
Lorsqu’on parle d’Isobus, ce n’est pas au travail du sol ou au semis que l’on pense en premier. Parce qu’ils restent longtemps sur l’exploitation, les outils de travail du sol et, dans une moindre mesure, les semoirs contiennent relativement peu d’électronique par rapport aux pulvérisateurs ou aux tracteurs. Et le développement de l’Isobus, ces dernières années, semble moins les concerner.
Cette tendance va-t-elle perdurer ? Rien n’est moins sûr : les réglages d’hier, à coup de vis et de levier, sont aujourd’hui remplacés par de simples boutons à presser directement en cabine. Reste alors à connecter l’outil au tracteur et là, un autre problème apparaît : la multiplication des boîtiers de commande en cabine, qui devient un véritable cockpit d’avion.
Le travail du sol, en particulier l’implantation des cultures, est le secteur « où il y a le plus à gagner en termes d’agriculture de précision avec un recouvrement moyen de 35 cm par passage, soit 13 % de la surface de la parcelle (quel que soit le nombre d’hectares, Ndlr) », explique Caroline Desbourdes, spécialiste "agriculture de précision" chez Arvalis-Institut du végétal.
C’est là qu’intervient l’Isobus. En regroupant dans un boîtier unique les commandes des différents outils, à condition qu’ils soient Isobus, ce protocole de communication simplifie la connectivité tracteur-outil et améliore l’ergonomie des fonctions liées par exemple à l’agriculture de précision. Mais, cela s’arrête là ! Il ne faut pas faire l’amalgame entre Isobus, agriculture de précision et outils de régulation électronique, comme c’est parfois le cas dans les communications officielles.
Rien de plus qu’un protocole de communication
« L’objectif de l’Isobus est de ne pas enfermer l’agriculteur dans une logique de formats propriétaires », insiste Jean-Christophe Chassine, spécialiste "Isobus et agriculture de précision" chez Kverneland. Et « on n’a pas attendu l’Isobus pour travailler sur l’agriculture de précision », ajoute Caroline Desbourdes.
![]() "Just plug and play ?", pas toujours aussi simple. (© Kverneland) |
Toutefois, « le test coûte autour de 5.000 € », précise William Fayard, directeur général d’Agrotronix, ce qui peut constituer un frein. Et certaines firmes que nous avons contactées s’interrogent sur la légitimité et la pertinence de ce test, sans équivalent en Europe pour le moment. La situation pourrait se débloquer à l’horizon 2014-2015 avec l’Aef (Agricultural Industry Electronics Foundation), qui réfléchit à la mise en place d’une certification européenne Isobus. « A terme, un centre d’essais français serait souhaitable », souligne William Fayard.
Systématique en grandes cultures au-dessus de 100 ch
En facilitant la communication entre le tracteur et l’outil, l’Isobus ouvre la voie à des automatismes destinés à optimiser le confort d’utilisation. Certaines charrues notamment disposent d’automatismes de fourrière qui simplifient les séquences de retournement. Les semoirs ne sont pas en reste avec des coupures de tronçon pour les monograines ou des coupures de doseur pour les semoirs en ligne.
Dans les prochaines années, l’Isobus va gagner du terrain et « devenir systématique en grandes cultures pour les tracteurs de plus de 100 ch », estime Gilbert Grenier, professeur en automatisme et génie des équipements à Bordeaux Sciences Agro. « Aujourd’hui, les agriculteurs commencent à mesurer l’intérêt de l’Isobus et donc à s’équiper ». « Nous sommes dans une phase de transition », confirme Caroline Desbourdes. Et l’essor de l’Isobus se fera avec les outils de travail du sol. « La régularité du lit de semence constitue sans doute la prochaine étape, avec des outils qui adaptent le travail à la texture et à l’humidité du sol », prévoit Gilbert Grenier.
Sur le plan économique, selon Kverneland, il n’y a pas de surcoût entre un outil de travail de sol certifié et un dit "classique". Reste à comparer le prix du boîtier, 2.000 à 5.000 € selon les marques, à ceux des consoles qu’il remplace. Mais, c’est un autre débat.
Cinq a priori sur l'IsobusOn entend de plus en plus parler de l’Isobus dans nos campagnes. C’est l’avenir du machinisme agricole selon certains, une technologie superflue complexe et coûteuse pour d’autres. Terre-net Magazine vous propose de trier le vrai du faux en reprenant les cinq idées reçues les plus fréquentes sur l’Isobus. 1) « L’Isobus, c’est compliqué. » 2) « L’Isobus est réservé aux matériels neufs. » 3) « Peu de constructeurs sont compatibles Isobus. » 4) « L’Isobus augmente le coût des matériels. » 5) « L’Isobus améliore les performances des machines. »
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