« Il va y avoir une dépendance aux géants de l'agriculture. Les entreprises multinationales vont disposer des seules sortes de produits admis », s'est inquiété Erich Stekovics, pionnier en matière d'agriculture biologique en Autriche.
D'après lui, son entreprise pourrait être menacée de fermeture en raison de la nouvelle réglementation. Elle pourrait lui coûter au total plus de trois millions d'euros pour ses 3.000 anciennes sortes de semences, ce qui l'amènerait à sa perte.
Les agriculteurs dénoncent le fait que leurs entreprises agricoles ne pourront plus avoir plus de 10 salariés pour bénéficier d'un régime dérogatoire, leurs produits ne pouvant être commercialisés que dans leur ferme et non plus en grande surface ou dans des épiceries haut de gamme.
Des centaines de sortes de produits pourraient ainsi disparaître des rayons des magasins d'alimentation et des paniers des consommateurs.
Le ministre autrichien de l'Agriculture, Nikolaus Berlakovich, déjà critiqué pour son refus initial d'interdire les produits phytosanitaires tueurs d'abeilles, est la cible des critiques, pour s'être montré « satisfait » de la nouvelle réglementation.
Le patron de la chaîne de distribution autrichienne Spar, Gerhard Drexel, cité par Krone Zeitung, « demande au ministre Berlakovich et à tous les députés européens de défendre les intérêts des consommateurs, au lieu de ceux des multinationales de semences et des groupes chimiques ».
Le 6 mai, la Commission européenne a proposé de simplifier les règles de commercialisation des semences, afin de garantir la productivité et la diversité de la production végétale de l'Union européenne, ambition fortement mise en doute par les défenseurs d'une variété semencière accrue.