De son côté, le soja a reculé, pénalisé par des prises de bénéfices. Après une évolution en dents de scie la veille, notamment pour le blé, le marché agricole est resté marqué mardi par une nette volatilité, les cours changeant de direction à plusieurs reprises en cours de séance. « C'est un mouvement typique du marché en pleine saison des semis et alors qu'on aborde l'été, tout se joue en fonction des conditions météorologiques » et des prochaines prévisions, a noté Christopher Narayan, de la Société Générale à New York. Comme prévu, des pluies particulièrement abondantes la semaine dernière ont aggravé le retard d'ensemencement agricole dans les plaines céréalières américaines.
Selon un relevé hebdomadaire effectué par les autorités agricoles américaines (USDA), les semis de maïs n'étaient réalisés qu'à 91 % au 2 juin alors qu'ils étaient complètement achevés l'an dernier à cette époque, tout comme les semis de blé de printemps, seulement réalisés à 80 % la semaine dernière. Quant au soja, l'ensemencement ne s'élevait qu'à 57 % contre 93 % en 2012 et 74 % sur les cinq dernières années. « Les semis de soja n'avaient pas aussi peu progressé depuis 1996 », ont noté les experts de Commerzbank. « Ces chiffres montrent que les récoltes seront certainement retardées, alors que l'approvisionnement reste faible aux Etats-Unis » après un été de sécheresse l'an dernier, ont-ils ajouté.
En dépit de toutes ces nouvelles « clairement haussières, les cours de l'oléagineux sont fragilisés par des prises de bénéfices de la part de fonds spéculatifs », a relevé Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting. En effet, ces retards étaient globalement attendus. « Et, les nouvelles récoltes en provenance d'Amérique du Sud sont en train d'arriver sur le marché mondial, ce qui fait que bien que l'approvisionnement soit peu abondant à l'heure actuelle, les courtiers parient sur une reprise de l'offre à plus long terme », a estimé Christopher Narayan. Quant au maïs, « bien que 91 % des semis soient achevés, il reste toujours quelque 10 % des plants à semer. Et même en envisageant qu'ils le soient dans les prochains jours, les rendements des récoltes plantées après le 1er juin ont tendance à être inférieurs d'environ 25 % » par rapport à la normale, ont souligné les analystes de Commerzbank.
Les prix du blé ont bénéficié du retard des semis et de la mauvaise qualité des cultures de blé d'hiver, selon un relevé de l'USDA, le ratio des cultures « bonnes à excellentes » ne s'avérant que de 32 % contre 52 % l'an passé.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat de référence sur le marché, a fini mardi à 6,6050 dollars contre 6,5575 dollars à la clôture lundi. Le boisseau de blé à même échéance a clôturé à 7,0900 dollars contre 7,0875 dollars. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, a clôturé à 15,2875 dollars contre 15,3250 dollars.