![]() Certaines parcelles sont encore loin d'être prêtes à accueillir le semoir à maïs. (© Gilles Espagnol/Arvalis) |
Où en sont les blés français aujourd’hui de leur développement ?
![]() Jean-Charles Deswarte, écophysiologiste d’Arvalis-Institut du végétal. (© Terre-net Média) |
Tout au long de la campagne, nous aurons rappelé les conditions difficiles d’implantation des céréales qui ont pu provoquer un mauvais enracinement des plantes et une dégradation de la structure des sols. Les semis tardifs et un retard accumulé en cours de végétation ont décalé les étapes de croissance des plantes. A l’heure actuelle, les stades physiologiques accusent un retard de 7 à 10 jours.
A ces contraintes au démarrage, viennent s’ajouter, au cours de l’hiver et du printemps, des précipitations excessives, sauf au nord de Paris, ayant pour conséquences des terres engorgées, facteur aggravant de structures déjà fragilisées. Les températures sont restées froides longtemps et le rayonnement déficitaire, surtout à l’est. Certains tirent parti de ce contexte. Les petites terres à cailloux, en Berry et en Bourgogne par exemple, contrairement à d’habitude, ne souffrent pas de déficit hydrique ou azoté. Par contre, les très bonnes terres auront du mal à exprimer tout leur potentiel.
Comment voyez-vous la suite de la campagne ?
Il n’y a plus de rattrapage possible. La récolte sera assurément retardée. L’inquiétude concerne maintenant le mois de juin. Des températures trop élevées augmentent le risque d’échaudage, surtout sur des cultures malmenées donc plus sensibles. Les potentiels sont cependant aujourd’hui moyens à bons. Mais attention aux situations d’hydromorphie, au niveau de fertilité des épis, à l’échaudage et à la pression maladies. La qualité d’enracinement aura des conséquences. De même, le retard des cycles n’a pas toujours été pris en compte dans la stratégie fongicide. Le dernier traitement pourrait ne pas être persistant pour sécuriser le remplissage.
Comment s'est déroulée la période de semis du maïs ?
![]() Gilles Espagnol, animateur de la filière maïs d’Arvalis-Institut du végétal. (© Terre-net Média) |
Quelles sont les conséquences sur les cultures ?
J’estime aujourd’hui à 20 % dans les situations extrêmes la perte de potentiel due aux semis tardifs. Et pour ne rien arranger, il fallait compter cette année avec les dégâts de limaces et de corvidés. Par ailleurs, la pression taupin, déjà présente, peut s’accentuer avec le retour de conditions plus favorables, soit des températures du sol plus élevées en surface. Enfin, des dégâts de mildiou sont à prévoir en parcelles inondées avec des maïs aux stades précoces.