Avec les pluies et les densités de peuplement faibles et irrégulières, les parcelles se salissent rapidement : coquelicots, bleuet, gaillet, matricaires, sanves sont fréquemment visibles dans les colzas. (©Terre-net Média)Les cultures de colza de la grande moitié est de la France accusent globalement un retard très important par rapport à la normale, de l’ordre de 15 jours au moins, voire plus dans certains secteurs. Le Cetiom annonce des récoltes exceptionnellement tardives dans toutes les régions. « L’essentiel de la moisson colza pourrait se concentrer entre le 20 juillet et le 10 août, ce qui laisse augurer des conditions d’implantation délicates pour les semis 2013, dans la mesure où les céréales vont aussi connaître des retards du même ordre. De plus, les sols lourds restent gorgés d’eau et ne s’assécheront que très progressivement. De grosses difficultés de préparation du sol sont à prévoir. »Quelles perspectives de rendement sur la zone Est ?
« Les conditions fraîches et humides sont favorables au bon déroulement de la phase de remplissage des graines, avec des conséquences très positives en toutes situations, y compris les plus dégradées. » L'année 2013 devrait donc se caractériser par une large fourchette des rendements, où le passable côtoiera le bon.
La climatologie du printemps 2013 devrait être favorable aux régions du sud de la zone qui ne produisent cependant que des surfaces limitées de colza. La barre des 30 q/ha devrait y être accessible.
Sur la partie centrale, Franche-Comté et Bourgogne, la forte pluviométrie du printemps, couplée aux difficultés d’implantation à l’automne sur la partie nord, va impacter les rendements négativement mais peut-être moins que ce qui pouvait être craint. Un rendement moyen de l’ordre de 30 q/ha à +/- 2 q/ha est envisageable.
En Lorraine et Haute-Marne, la disparition de l’essentiel des surfaces les plus affectées va mécaniquement faire remonter la moyenne. Cela sera-t-il suffisant pour faire mieux qu’en 2012 (entre 23 et 28 q/ha selon les départements) ? Difficile à croire. A ce jour, on retiendra un pronostic compris entre 26 q/ha à +/- 2 q/ha près.
Les colzas les plus engageants sont observés en Champagne crayeuse alors que sur les zones dites de bordure la situation est moins favorable. On devrait être loin des meilleurs niveaux des années passées qui approchaient les 40 q/ha de moyenne (hors Haute-Marne). En 2012, la moyenne a atteint 34-35 q/ha. Un niveau du même ordre est envisageable en 2013 mais…
Sur les régions Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Seine-Maritime, les observations faites récemment ne conduisent pas à trop d’optimisme. On devrait être assez éloigné des bons niveaux, 40-42 q/ha, atteints en 2012. Pour 2013, 35-37 q/ha semblent un pronostic réaliste.
« Le retard de maturité nécessitera de la part des producteurs une patience renforcée pour éviter les récoltes en sous-maturité qui sont une source de pertes de rendement importantes. »
