 La chute des cours du maïs des nouvelles récoltes a notamment accentué la baisse du blé. (© Terre-net Média) |
Ces tendances contrastées ont été accentuées en fin de semaine après la publication par l'Usda (ministère américain de l'Agriculture) de chiffres trimestriels très attendus sur les stocks et superficies agricoles semées aux Etats-Unis. En effet, comme l'avaient anticipé les investisseurs, les stocks de maïs et de soja américains, issus des récoltes de la campagne 2012/2013 ont accusé un net recul par rapport à l'an dernier, à la même période. Cette annonce a nettement soutenu les cours du soja et du maïs de fin de campagne, le marché craignant que les réserves de ces produits agricoles, mûris et récoltés en pleine sécheresse lors de l'été 2012, ne soient pas suffisants pour satisfaire la demande.
Cependant, à l'inverse de ceux du soja, les prix du maïs pour livraison en juillet, qui sont toujours très surveillés par le marché « ont pâti, comme le reste du marché à terme, de la nette dégringolade des cours » des prochaines récoltes, a noté Bill Nelson de Doane Advisory Services. Le boisseau de maïs pour livraison en décembre, un contrat qui fait désormais référence pour la prochaine campagne, a en effet chuté de quelque 5 % de sur la seule journée de vendredi. « En raison de la très forte humidité ayant retardé les semis de maïs et de soja ce printemps, nous nous attendions à ce que les superficies plantées soient nettement révisées en baisse par rapport aux estimations de mars », a souligné Bill Nelson. A l'inverse, l'Usda a revu son chiffre en légère hausse, à 97,41 millions d'acres (39,4 ha) contre 97,3 (39,37 ha) précédemment, alors que les analystes tablaient sur une forte baisse, autour de 95 millions d'acres (38,44 ha).
« la tendance peut encore se retourner »
Ces estimations portent la superficie dédiée au maïs aux Etats-Unis « à des niveaux record depuis 1936 », a noté le ministère. « C'est plus de deux millions d'acres (0,8 ha) qu'attendu ! Pas étonnant que cela provoque une telle chute », a commenté l'analyste indépendant. Entraînant dans son sillage le reste du marché, la chute des cours du maïs des nouvelles récoltes a notamment accentué la baisse du blé. En effet, les deux céréales qui sont toutes deux très utilisée par les producteurs pour nourrir le bétail, ont tendance à avoir une large influence l'une sur l'autre.
D'autre part, la bonne avancée des récoltes du blé d'hiver a nettement pesé sur la céréale cette semaine, le contrat de livraison en juillet terminant à des niveaux plus vus depuis juin 2012. « Le blé n'a pas réussi à préserver ses gains face à la pression d'une récolte démarrant sous de bons auspices aux Etats-Unis, mais aussi en Ukraine et en Russie », a noté Mike Zuzolo de Global Commodity Analytics and Consulting. Une météo clémente « dans le sud de l'Indiana, le Kentucky et l'Ohio (centre et Nord des Etats-Unis) ont permis au blé rouge tendre en particulier », de bien démarrer la saison et ont fait reculer les prix, a poursuivi l'analyste. Mais, « la tendance peut encore se retourner », a averti Frank Cholly de Rjo Futures « si en Russie, comme aux Etats-Unis, les rendements déçoivent ».
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, a fini vendredi à 6,7925 dollars contre 6,6175 dollars à la clôture vendredi dernier (+ 2,6 %). En revanche, le boisseau de maïs pour livraison en décembre, a chuté à 5,1100 dollars, à son plus bas niveau depuis juin 2012, contre 5,5625 dollars vendredi dernier en clôture (- 8,1 %). Le boisseau de blé pour juillet a fini de son côté à 6,4850 dollars contre 6,9800 dollars il y a une semaine (-7,0%). Et le contrat pour septembre, qui fait référence pour le blé à plus long terme, a fini à 6,5775 dollars contre 7,0500 dollars la semaine précédente (- 6,7 %). Le boisseau de soja, pour livraison en juillet, a fini à 15,6450 dollars contre 14,9325 dollars vendredi dernier (+4,8%), mais le contrat pour livraison en novembre, le plus regardé par les courtiers pour la prochaine campagne, a fini en baisse à 12,5200 dollars contre 12,7350 dollars vendredi dernier (-1,6%).
Suivez les cours en temps réels avec l'Observatoire des marchés
