![]() Le blé a bénéficié d'une demande solide, en particulier de la Chine qui a annoncé de fortes commandes cette semaine. (© Terre-net Média) |
Si le soja et le maïs ont poursuivi leur recul, ce dernier clôturant vendredi à son plus bas niveau depuis deux ans et demi, le blé a affiché un léger rebond. Les investisseurs ont continué à digérer les annonces du ministère américain de l'Agriculture (Usda) qui avait notamment fait état vendredi dernier de superficies plantées en maïs aux Etats-Unis bien supérieures aux attentes cette saison. « Ce fut un choc important pour le marché », qui a forcé les opérateurs à revoir leurs investissements et à consolider leurs positions, provoquant des évolutions de prix en dents de scie, a relevé Bill Nelson, analyste indépendant de Doane Advisory Services. En effet, « cela a apporté une forte négativité sur le marché, dont les prix du soja ont en partie réussi à échapper en raison de la faiblesse des stocks américains d'oléagineux » issus des dernières récoltes, a souligné Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting.
Des semaines cruciales pour le maïs
D'autre part, la volatilité du marché a été accentuée par « la grande faiblesse des volumes d'échanges depuis lundi », ont relevé les experts de la maison de courtage Allendale. De nombreux opérateurs sont partis en long week-end cette semaine alors que le marché fermait prématurément mercredi et restait fermé jeudi en raison de la fête nationale américaine.
Les conditions météorologiques ont également rapidement repris le dessus et attiré l'attention du marché alors que débutait la période de pollinisation du maïs. En raison du retard subi par les semis ce printemps aux Etats-Unis, les prochaines semaines devraient en effet s'avérer cruciales pour le développement des cultures, selon les analystes. « Le maïs devrait déjà être en pleine phase de pollinisation et de reproduction à cette époque », a relevé Bill Nelson. Il sera ainsi essentiel, selon lui, pour assurer une bonne production, « que les conditions météorologiques soient favorables, et ne soient pas trop chaudes pour que les cultures de maïs puissent se développer convenablement en juillet, de même que celles du soja en août ». Des prévisions encourageantes pour les deux prochaines semaines apaisaient toutefois ces craintes pour l'instant et pesaient nettement sur les prix de la céréale et de l'oléagineux.
Recul des ventes américaines
Mis sous pression par la bonne avancée des récoltes de blé d'hiver, le blé a quant à lui bénéficié d'une demande solide, en particulier de la Chine qui a annoncé de fortes commandes cette semaine, de 360.000 tonnes mercredi et de 120.000 tonnes vendredi. Selon les analystes, la faiblesse du prix du blé américain le rendait attractif pour les marchés mondiaux.
L'Usda a fait part vendredi d'un recul des ventes agricoles américaines pour la semaine passée, achevée le 27 juin, ce qui a tempéré la hausse du blé et creusé les pertes du maïs et du soja. Une hausse du dollar face aux autres grandes devises en fin de semaine après la publication du rapport meilleur que prévu sur l'emploi américain a accentué le recul des produits agricoles américains. Un billet vert plus fort signifie en effet que les produits libellés en dollars perdent de leur attractivité pour les acheteurs munis d'autres devises.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) de référence pour livraison en décembre, a fini vendredi à 4,9125 dollars, à son plus bas niveau depuis début octobre 2010, contre 5,1100 dollars vendredi dernier (- 3,9 %). Le boisseau de blé pour septembre, qui fait désormais référence pour le blé, a clôturé à 6,6000 dollars contre 6,5775 dollars (+ 0,3 %). Le boisseau de soja, pour livraison en novembre, le contrat le plus regardé par les courtiers pour la prochaine campagne, a terminé à 12,2825 dollars contre 12,5200 dollars vendredi dernier (- 1,9 %).
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