Cette forte pression se traduit par un différentiel croissant des prix suivant la qualité des terres. (©Terre-net Média)Le prix des terres a été multiplié par 3,4 entre 1995 et 2008, sur un marché alors influencé par les agriculteurs étrangers et les particuliers à la recherche d’un cadre de vie. Une baisse est tout de même enregistrée entre 2001 et 2003, à la suite de la crise de la fièvre aphteuse (2001), prolongée par les incertitudes liées aux réformes de la Pac en 2003. De même, en 2009, les prix diminuent fortement dans un contexte de crise financière alors que la Vac/ha (1) recule.
En 2010, le prix des terres est reparti à la hausse. En cause, la forte demande due à l’augmentation des revenus agricoles et le niveau toujours bas des taux d’intérêt dans un contexte d’offre restreinte pour la deuxième année consécutive.
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Ces facteurs restent d’actualité en 2011. Par conséquent, la hausse se poursuit et les valeurs foncières atteignent 18.000 euros/ha (+ 12 % en livres sterling). Même si les banques semblent assouplir leurs conditions d’accès au crédit, et en dépit d’une légère réouverture du marché au premier semestre, l’offre reste à un niveau historiquement bas, équivalent à ceux de 2003 et 2004.
Baisse du nombre d'acquéreurs étrangers
Par ailleurs, les agriculteurs, souhaitant capitaliser sur la hausse de 16 % de la Vac/ha en 2011, exercent une forte demande sur les terres agricoles, tandis qu’ils sont toujours moins présents parmi les vendeurs. Cette forte pression se traduit par un différentiel croissant des prix suivant la qualité des terres. Ce même différentiel se crée entre les grandes exploitations pourvues de terres de qualité et celles de taille plus réduite, où le bâti prédomine, dans un contexte de morosité du marché immobilier urbain national.
Les investisseurs institutionnels sont très présents à la vente, réalisant des prises de bénéfice. Par contre, ils sont très peu présents à l’achat.
Le nombre d’agriculteurs étrangers acquéreurs a fortement diminué depuis le début de la crise économique, en 2009. Les Danois, en particulier, continuent en 2011 à être vendeurs nets, pour réinvestir au Danemark où le prix des terres est toujours orienté à la baisse.
Comme dans les autres pays européens, une certaine prudence liée aux incertitudes des réformes de la Pac, de la volatilité des matières premières et de la hausse des prix des intrants pourrait contenir la tendance haussière.