« Même s’il considère les revalorisations du montant des retraites agricoles annoncées par le premier ministre comme une avancée (très petite), le Modef ne saurait se satisfaire de ce projet de réforme », explique le syndicat dans un communiqué.
« Au vu des besoins pour couvrir les dépenses en termes de logement, d’habillement, de nourriture, de santé (coût des assurances complémentaires) de communication, de déplacement et de culture, les retraités agricoles devraient pouvoir bénéficier d’une retraite minimum à hauteur du Smic net pour une carrière complète. »
La proposition du Gouvernement permettra aux chefs d’exploitation ayant effectué une carrière complète d’obtenir une retraite égale à 75 % du Smic, comme s’y était engagé François Hollande pendant sa campagne présidentielle. Le Gouvernement justifie cette proposition en arguant que les chefs d’exploitation auront désormais une retraite de 830 €/mois, plus élevée que le seuil de pauvreté, estimé à 803 €/mois.
Le Modef, lui fait un calcul différent, et tient compte d’un seuil de pauvreté calculé au niveau européen sur la base de 60 % du revenu médian, et non sur la base française de 50 % du revenu médian, utilisé par l’Insee.
Des retraites agricoles toujours inférieures au seuil de pauvreté
La réforme laissera donc, selon le syndicat, les agriculteurs avec une retraite inférieure de 134 €/mois au seuil de pauvreté.
« En termes d’inégalités hommes/femmes, si des efforts sont annoncés pour les réduire, les femmes resteront encore avec des montants moyens de retraite inférieurs aux hommes. »
« Le Modef pensait que cette réforme pourrait être une opportunité pour ramener la retraite à 60 ans, revaloriser son montant au niveau du Smic net. Son financement pourrait être assuré par une taxe de solidarité vieillesse prise sur les bénéfices des grandes sociétés de l’agroalimentaire, agrofourniture, grande distribution, banques et assurances. On peut aussi parler des 80 milliards d’impôts annuels perdus par l’évasion fiscale, des 30 milliards annuels d’exonérations sociales… »
« Déçu par le manque d’ambition et d’audace du gouvernement sur cette réforme, le Modef appelle les exploitants agricoles actifs et retraités à se joindre aux manifestations du 10 septembre initiées par les syndicats de salariés Cgt, FO, Fsu, Solidaire. »