Les rendements de maïs observés dans le Corn Belt sont pour l'instant « phénoménaux ». (©Terre-net Média)
« Le temps sec et chaud des dernières semaines a vraiment accéléré la maturation du maïs et la moisson a commencé plus tôt qu'on ne le pensait », explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. Les rendements observés dans les zones du sud de la Corn Belt, dans le centre des Etats-Unis, sont pour l'instant « phénoménaux », souligne Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisories. Ils devraient se tasser au fur et à mesure que la moisson progresse dans les régions situées plus au nord comme l'Iowa, l'Illinois, le Wisconsin ou le Minnesota, plus ou moins affectées par une vague de sécheresse, nuance-t-il toutefois.
Cela n'a pas empêché le ministère américain de l'Agriculture (USDA) de réviser à la hausse, dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales publié jeudi, son estimation de la production de maïs aux Etats-Unis, qui devrait atteindre un montant record cette année. Dans ce même document, les autorités ont abaissé, comme prévu, leur prévision de la récolte de soja. « Cela confirme l'idée que la météo récente a vraiment touché les rendements » de l'oléagineux, note Michael Zuzolo. Les conditions météorologiques des dernières semaines ont de fait beaucoup plus affecté le soja que le maïs, la maturation de l'oléagineux étant plus tardive. Le maïs a lui profité d'un temps quasi-idéal durant la phase clé de son développement, en juillet.
Révision à la hausse de la production mondiale de blé
La perspective d'une récolte moins abondante que prévu de soja faisait monter son cours à Chicago. Le marché du blé a lui principalement suivi la trajectoire du maïs. Mais selon Michael Zuzolo, les investisseurs ont aussi été sensibles à la révision à la hausse par l'Usda de son estimation de la production mondiale de blé. « Cela suggère que les agriculteurs américains vont continuer à pâtir de la concurrence du blé produit notamment dans la région de la mer Noire ou de la Baltique, moins cher », relève le spécialiste. « Comme ces régions sont géographiquement mieux situées que les Etats-Unis pour les principaux pays importateurs, ces derniers vont continuer à ne se tourner vers nous qu'en dernier ressort pour leur approvisionnement. »
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, a terminé vendredi à 4,5900 dollars contre 4,6825 dollars en fin de semaine dernière (- 1,98 %). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 6,4150 dollars contre 6,4775 dollars vendredi dernier (- 0,96 %). Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, a clôturé à 13,8150 dollars contre 13,6775 dollars il y a une semaine (+ 1,0 %).
Pour surveiller les évolutions des cours des matières premières agricoles, connectez-vous sur :