« Cette année, la récolte est plutôt modeste mais ce sont des bonbons », explique à l'AFP Jacques Pomies, président du bureau national interprofessionnel du pruneau. Les producteurs s'attendent à une récolte de 30.000 tonnes, contre 45.000 tonnes en moyenne. Avec la météo froide et pluvieuse du printemps, les abeilles sont peu sorties, il y a donc eu « une mauvaise fécondation sur les fleurs de pruniers ». Ensuite, « en juin, on a eu beaucoup de pluie, ce qui fait qu'il y a eu une multiplication cellulaire importante et ensuite la chaleur de juillet et août a fait monté le niveau de sucre », poursuit Jacques Pomies.
La récolte, qui s'est achevée ces derniers jours, avait commencé avec près de trois semaines de retard, à cause de l'arrivée tardive du printemps. La consommation de pruneaux en France est stable, avec un peu moins de 500 grammes chaque année par habitant, soit 30.000 tonnes par an, essentiellement origine France. Avec ce chiffre, les Français sont les plus grands consommateurs au monde, souligne le président de l'interprofession. Mais les jeunes en mangent nettement moins que les séniors. Raison pour laquelle la profession tente d'innover, en proposant des pruneaux en sachet de trois ou quatre pour les séduire, dans les salles de sport par exemple.
Sur la scène internationale, le pruneau français doit faire face à l'âpre concurrence du pruneau californien (1er producteur mondial) et chilien (2e producteur, devant la France). Mais le pruneau d'Agen est recherché en Allemagne, au Royaume-Uni, au Benelux, en Grèce ou encore en Algérie. Cette année, compte tenu de la faible récolte, les producteurs ne pourront peut-être pas servir tout le monde même s'ils se veulent rassurants puisqu'ils disposent de 25.000 tonnes stockées.
Le pruneau d'Agen, issu du prunier d'Ente, est protégé depuis 2002 par une indication géographique protégée (IGP), c'est-à-dire qu'un pruneau dit d'Agen doit nécessairement être produit dans une zone de production spécifique, essentiellement dans le Lot-et-Garonne.