L'agence russe de protection du consommateur indique dans un communiqué avoir constaté une série d'infractions à la réglementation qui « témoignent d'un affaiblissement des contrôles en Lituanie (...) et de la nécessité d'introduire des restrictions sur les importations alimentaires ». Les autorités sanitaires russes sont régulièrement accusées de prendre des décisions avec des motivations politiques.
La Lituanie, qui assure actuellement la présidence de l'UE, a récemment dénoncé un renforcement des contrôles douaniers à la frontière avec la Russie, avec qui cette ex-république soviétique garde d'importants liens économiques. Vilnius avait expliqué que ces mesures « motivées politiquement » avaient provoqué de lourdes pertes pour ses transporteurs. Le différend entre les deux pays intervient alors que la Lituanie milite pour que des pays post-soviétiques se rapprochent de l'UE dans le cadre d'un Partenariat oriental, suscitant ainsi l'irritation de Moscou qui y voit un empiètement dans sa zone d'influence.
La Lituanie, la première des républiques soviétiques à avoir proclamé son indépendance lors de l'effondrement du bloc soviétique en 1990, souhaite la conclusion d'accords d'association et de libre-échange entre l'UE et des pays de l'ex-bloc soviétique (Ukraine, Moldavie, Bélarus, Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) lors du sommet du Partenariat Oriental fin novembre à Vilnius. La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a dénoncé en septembre des « pressions » exercées sur l'Ukraine pour qu'elle renonce à un rapprochement avec l'UE.
En août, Moscou avait renforcé provisoirement ses contrôles à la frontière avec l'Ukraine, officiellement en raison de griefs concernant la qualité des biens destinés au territoire russe. Mais un conseiller du Kremlin, Sergueï Glaziev, avait indiqué que ces mesures étaient destinées à montrer à Kiev ce qui l'attendait en cas de rapprochement « suicidaire » avec Bruxelles. L'UE pose cependant comme condition à la signature d'un accord d'association la libération de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko. Des émissaires du Parlement européen ont présenté vendredi au président ukrainien Viktor Ianoukovitch une demande de grâce.