Seul à ne pas reculer, le blé était dopé par des craintes de « fortes pluies en Russie et en Ukraine qui pourraient réduire nettement les surfaces des semis du blé d'hiver ». (©Terre-net Média)« La météo s'est révélée favorable à la récolte, hormis quelques pluies ici et là, ce qui a permis de limiter les retards dans la moisson », explique Jason Roose, de US commodities. « Cette année, on a planté de plus grandes surfaces, et pas seulement aux Etats-Unis; les rendements sont meilleurs que prévu; les stocks sont élevés... C'est la recette idéale pour faire baisser les prix », ajoute M. Roose. Selon les analystes de Commerzbank, « il y a des signes de récoltes record au niveau mondial pour le blé, le maïs et le soja ». Seul à ne pas reculer, le blé était dopé par des craintes de « fortes pluies en Russie et en Ukraine qui pourraient réduire nettement les surfaces des semis du blé d'hiver », notent-ils.
Des inquiétudes pour la météo dans d'autres pays producteurs comme l'Argentine ont aussi influé sur les prix. Le cours du maïs a de son côté atteint un « plus bas depuis septembre 2010 », remarquent les experts de la maison de courtage Allendale. Autre élément, selon eux, pesant sur les attentes concernant la demande de maïs : l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) envisage de réduire le volume de la production d'agrocarburants, ce qui ferait mécaniquement baisser la demande de maïs pour l'éthanol. Par ailleurs, « cela a été une semaine difficile pour le commerce avec la fermeture du gouvernement », note Tim Hannagan, de Walsh Trading.
Impasse budgétaire sans précédent
« Les marchés des grains sont très sensibles aux informations sur l'offre et la demande qui sont normalement publiées par l'USDA », le ministère américain de l'Agriculture, ajoute-t-il. Or cette semaine, les investisseurs et les agriculteurs ont dû s'en passer, du fait de la fermeture de la plupart des services publics depuis le 1er octobre. Les Etats-Unis sont en effet enlisés dans une impasse budgétaire sans précédent depuis 1996, malgré l'apparition de progrès dans l'avancement des discussions entre le président Barack Obama et les chefs républicains de la Chambre des représentants jeudi soir. « Les intervenants sur le marché ont adopté une attitude prudente, mais les volumes étaient normaux, car le marché s'attend à une résolution du problème », commente Jason Roose.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, a fini vendredi à 4,3325 dollars contre 4,4325 dollars en fin de semaine dernière (-2,26%). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 6,9225 dollars contre 6,8700 dollars vendredi dernier (+0,76%). Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, a terminé à 12,6675 dollars contre 12,9500 dollars il y a une semaine (-2,18%).
