Tout savoir sur cette nouvelle taxe

Qu'est-ce que la taxe poids lourds ?   

La « taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandises », ou écotaxe poids lourds, qui entrera en vigueur le 1er janvier, est une mesure du Grenelle de l'environnement, qui doit être payée pour tous les camions français ou étrangers, roulant sur certaines routes (hors autoroutes payantes). Elle vise à inciter les entreprises à utiliser, pour le transport de marchandises, des modes moins polluants, et à favoriser les circuits courts.

Qui doit la payer ?Tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes qui utilisent les autoroutes non-payantes, les routes nationales et certaines routes départementales ou communales. Au total, 10.000 kilomètres d'autoroutes et non routes nationales non payantes, et 5.000 kilomètres de routes départementales ou communales, sont concernés. Les camions vides doivent également payer.

Toutefois, sont exonérés les véhicules de transport de personnes, de pompiers, de police, ou autres véhicules d'intérêt général, les véhicules militaires, mais aussi ceux appartenant à l'État ou aux collectivités chargés de l'entretien de la voirie, les véhicules et matériels agricoles, ainsi que ceux utilisés exclusivement pour la collecte du lait dans les fermes. L'activité des forains et des cirques n'entre, de fait, pas dans le champ d'application de l'écotaxe, avait indiqué le ministre des Transports Frédéric Cuvillier. Toutefois, la loi stipule que le transporteur routier doit facturer à ses clients, via une majoration forfaitaire, le coût de l'écotaxe. Le but étant que le donneur d'ordre privilégie, lorsque cela se justifie, un mode de transport plus écologique.

Comment la taxe sera-t-elle prélevée ? Chaque poids lourd doit être enregistré, soit auprès d'une société habilitée de télépéage, soit auprès d'Ecomouv'. Il reçoit alors un boîtier GPS. Ces boîtiers déclencheront, à leur passage, les portiques installés sur l'ensemble des routes taxables, tous les quatre kilomètres environ. 

Combien rapportera-t-elle ? A quoi servira le produit de cette taxe ? 

Le montant à payer dépend de la distance parcourue sur les routes concernées, du poids et de l'âge du véhicule. Plus le camion est lourd et plus il est vieux, plus il devra payer. La taxe varie aussi en fonction des régions. Pour les régions excentrées, il existe un abattement : 30 % en Aquitaine et Midi-Pyrénées, 50 % en Bretagne. Au final, c'est le client, celui qui a une marchandise à transporter, et non le transporteur, qui paiera. Le transporteur ajoutera à sa facture un taux de majoration. Ce taux varie en fonction des régions, de 2,10 % en Languedoc-Roussillon à 7 % en Ile-de-France. Lorsque le camion traverse plusieurs régions, un taux national moyen de 5,2 % est appliqué. Selon des fédérations de transporteurs, le coût du transport routier est actuellement compris entre 1,20 et 1,30 euro du kilomètre. Il faudra ensuite y ajouter le coût de l'écotaxe, environ 14 centimes du kilomètre. L'écotaxe doit rapporter 1,5 milliard d'euros par an. Seront reversés à l'État 750 millions d'euros, qui seront utilisés, via l'agence de financement des infrastructures de transport en France (AFITF) à la construction, notamment, de voies ferroviaires et fluviales. Les collectivités toucheront environ 150 millions d'euros, destinés à l'entretien de leur part du réseau routier, et 250 millions serviront à la gestion de l'écotaxe. 

Pourquoi est-elle critiquée ? Dans le monde agricole, on dénonce le fait que les animaux et produits français soient taxés plusieurs fois, tandis qu'un produit importé ne le sera qu'une fois. Ainsi un poulet aura été taxé lors du transport du poussin vers le lieu d'élevage, puis du transfert de l'élevage vers l'abattoir, puis vers les centres logistiques et enfin le magasin. Cette taxe peut s'appliquer jusqu'à 5 ou 6 fois, selon les professionnels. A cela s'ajoute les taxes sur les aliments pour animaux. Des céréales produites en France seront taxées entre le champ et le silo, vers l'usine de transformation, puis le distributeur intermédiaire, la coopérative et enfin l'élevage destinataire. Contre une fois seulement à l'arrivée du bateau pour des tourteaux de soja importés d'Amérique du Sud. Un produit transporté d'un département français à un autre, voisin, sera taxé, tandis qu'un produit qui parcourt de longues distances, mais en utilisant les autoroutes, ne le sera pas. Les fédérations de transporteurs et de grossistes-distributeurs s'inquiètent des répercussions financières de cette taxe sur un secteur essentiellement composé de petites entreprises, mais aussi du coût de sa mise en place, qui nécessite un long travail administratif pour constituer le dossier, une immobilisation du camion de plusieurs heures pour installer le boîtier, puis pour former les conducteurs.

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