Le marché foncier rend plus difficile l’achat de terres par les candidats à l’installation qui ont toujours privilégié aux Etats-Unis la propriété. (©Terre-net Média)Les jeunes candidats à l’installation sont victimes de la bonne santé de l’agriculture américaine. La lettre économique publiée par le réseau des Chambres d’agriculture relate cette situation quelque peu paradoxale. En stabilisant les revenus des farmers, la politique agricole conduite par Washington depuis près de 30 ans favorise l’agrandissement et l’acquisition de terres par les farmers en place et par les détenteurs de capitaux.
Autrement dit, les soutiens publics bénéficient à l’ensemble des propriétaires fonciers qui anticipent dans leurs prix de vente les aides à recevoir, assimilables à des rentes foncières. Ce qui rend leur acquisition très onéreuse. Entre 2004 et 2008, le prix de l’acre a crû de 65 % selon une analyse du marché foncier réalisée par la Safer.
Dans ces conditions, le marché foncier rend plus difficile l’achat de terres par les candidats à l’installation qui ont toujours privilégié aux Etats-Unis la propriété. L’absence de statut du fermage précarise en effet la situation professionnelle des farmers, avec des loyers en phase avec le prix des terres. Ce qui handicape là encore la concrétisation des projets d’installation.
« Pour la Federal Reserve bank of Kansas city, ce lien entre stabilité du revenu agricole global, hausse du prix des terres, ralentissement du rythme des installations et la progression de la location des terres incite à revoir la politique américaine en matière d’installation », relate dans son article de la Lettre économique, Didier Caraes. Et il y a urgence à agir car la population agricole américaine vieillit.
