Sur ces 28 radars, 22 ont été incendiés et mis hors d'usage, a indiqué une source proche des autorités. D'autres ont pu être simplement recouverts de peinture et fonctionnent encore, selon cette source. Sur les quatre préfectures concernées, seule celle d'Ille-et-Vilaine a accepté de communiquer sur le sujet, précisant que cinq radars avaient été détruits dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques heures avant un déplacement à Rennes du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, sur fond de crise de l'agroalimentaire breton et de fronde anti-écotaxe. Ces radars ont été l'objet d'une « destruction par le feu », a indiqué la préfecture, qui a condamné des « actes de sabotage » et « des actes de vandalisme totalement irresponsables ».
Les installations sont situées à Châteauneuf, Saint-Méloir-des-Ondes, Miniac-Morvan, La Moinerie et au barrage de la Rance, a-t-il été précisé dans un communiqué. « La destruction de ces cinq radars entraînera par ailleurs de nouvelles dépenses d'argent public pour leur remplacement et surtout, leur absence temporaire ne manquera pas d'aggraver le risque d'insécurité sur les axes concernés », a noté la préfecture. Selon d'autres sources proches des autorités, six radars ont été détruits dans les Côtes-d'Armor depuis le 31 octobre. Dans le Morbihan huit radars ont été détruits : quatre installations ont été attaquées dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, deux dans la nuit du 2 au 3 novembre et les deux derniers dans la nuit du 5 au 6 novembre. Tous ces radars sauf un ont été mis hors d'usage. Le quotidien Le Télégramme a fait état d'un communiqué adressé à sa rédaction de Lorient (Morbihan) revendiquant les quatre premières attaques au nom de "l'Argad Résistance Bretonne (ARB)". « Cette action dénonce l'application de taxes illégales par l'Etat français sur la nation bretonne », affirme le communiqué cité par le quotidien. Selon le site internet radars-auto.com, la Bretagne compte au total 109 radars automatiques (37 en Ille-et-Vilaine, 27 dans le Morbihan comme dans les Côtes-d'Armor et 18 dans le Finistère). Ces destructions surviennent alors que cinq portiques écotaxe ont été détruits ou démontés en Bretagne ces dernières semaines, dans le cadre d'un mouvement de fronde antifiscale.