La baisse du prix du maïs a entraîné celle du soja.(©Terre-net Média)
L'Agence de protection de l'environnement (Epa) a en effet proposé que ces quotas de biocarburant, dont l'éthanol à base de maïs représente la grande majorité, soient abaissés par rapport à 2013, de 63 milliards de litres à 58 milliards. Cela serait environ 14 % inférieur à l'objectif fixé par la loi en 2007. L'Association américaine des producteurs de maïs (Ncga) a fait part de son « indignation » face à cette nouvelle : si elle se confirme, elle « serait dévastatrice pour les agriculteurs et leur famille » étant donné que « les prix actuels du maïs sont en-dessous des coûts de production », estime l'organisation dans un communiqué.
Cette mesure ferait en effet baisser la demande de maïs par les producteurs d'éthanol, ce qui dans l'immédiat a lourdement pesé sur les prix de la céréale vendredi. Ce net recul a aussi entraîné dans son sillage les prix du soja. Avant cette annonce, les cours de ces deux denrées agricoles s'affichaient en légère hausse sur la semaine, le marché digérant à la fois un rapport des autorités américaines jugé positif pour les prix et l'approche de la fin de la saison des moissons. « On a entamé la semaine sur une bonne note grâce au rapport de l'Usda (le ministère américain de l'Agriculture) publié vendredi dernier », remarque Jason Britt, de la maison de courtage Central States Commodities.
L'Usda a notamment fait part d'une hausse des stocks de fin de campagne dans le monde beaucoup moins importante qu'anticipé pour le maïs. Les prévisions de stocks mondiaux pour le soja se sont aussi révélées plus faibles que prévu. Toutefois, les cours étaient revenus « presque au même niveau qu'à la fin de la semaine dernière car les investisseurs soupèsent aussi des données sur les exportations mitigées », relève Jason Britt.
Bonnes conditions pour les semis de soja en Argentine
Les chiffres hebdomadaires sur les ventes à l'étranger diffusés vendredi se sont en effet révélés « neutres pour le soja, légèrement positifs pour le maïs et négatifs pour le blé », soulignent les analystes d'Allendale. Les cours sont aussi maintenus sous pression par l'approche de la fin des moissons aux Etats-Unis, qui pousse certains agriculteurs à vendre plus massivement leurs récoltes faute d'espace de stockage disponible.
Par ailleurs, « maintenant que la saison des moissons arrive sur sa fin dans l'hémisphère nord, l'attention commence à se porter sur le sud », remarquent les analystes de Commerzbank. Et les semis de soja et de maïs y avancent bien. En Argentine notamment, des pluies sont tombées cette semaine, améliorant les conditions pour les semis de soja après un début de saison affecté par un temps sec et chaud. « Le fait que les prévisions pour la récolte de soja en Argentine, le troisième producteur au monde, s'améliorent, va probablement freiner toute tentative de rebond des cours » de l'oléagineux, estiment les experts de Commerzbank.
Sur le marché du blé, outre des chiffres sur les ventes à l'étranger peu enthousiasmants, les cours restent freinés par « l'abondance d'offre dans le monde », selon Jason Britt. « Tant que la demande ne monte pas, le blé va probablement peu évoluer. »
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, a clôturé vendredi à 4,2200 dollars contre 4,2675 dollars en fin de semaine dernière (- 1,11 %). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 6,4450 dollars contre 6,4975 dollars vendredi dernier (- 0,81 %). Le boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat le plus échangé, a terminé à 12,8050 dollars contre 12,9600 dollars il y a une semaine (- 1,20 %).
Pour surveiller les évolutions des cours des matières premières agricoles, connectez-vous sur :