Cette conférence des 159 Etats-membres de l'OMC, censée adopter des mesures dopant le libre-échange mondial, « pourrait déboucher sur un accord minimal », a estimé le directeur général de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), José Graziano da Silva, dans un point de presse à Bruxelles.
« Parfois un mauvais accord est mieux que rien. Bali doit déboucher sur un accord », pour concilier sécurité alimentaire et règles de l'OMC, a-t-il insisté, alors que les participants à la conférence de Bali ont jusque-là échoué à surmonter leurs divergences.
« Il est important d'avoir un accord, même s'il est minimal », a fait écho à ses côtés le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos.
« L'UE et la Commission vont jouer un rôle pour qu'il y ait un accord, dans l'intérêt des pays en développement », a ajouté Dacian Ciolos, qui doit participer à la réunion ministérielle de Bali avec les commissaires au Commerce, Karel De Gucht, et à la Fiscalité, Algirdas Semeta.
« L'intérêt des pays en développement ne doit pas être pris en otage (...) j'espère que tous les pays joueront le jeu », a-t-il ajouté, alors que le principal point de blocage est pour les Européens la position de l'Inde sur la sécurité alimentaire.
Face à ce verrou, l'UE estime à "50-50" les chances d'un accord, selon une source européenne.
L'Inde est en pointe du combat mené par les 46 pays en développement dits du "G33" pour avoir la possibilité de constituer des stocks alimentaires permettant de nourrir à bas prix les plus pauvres, même en cas de hausse des cours agricoles mondiaux. Mais cette mesure est considérée par l'OMC comme une subvention et donc sévèrement limitée.
La ministre française du Commerce extérieur Nicole Bricq a jugé vendredi à Paris que la position de l'Inde n'était pas « raisonnable ». Elle a toutefois affirmé croire à un accord à Bali, au risque sinon de « disqualifier » l'OMC, qu'elle a qualifiée de « seul outil que nous avons pour réguler le commerce ».