« Les médias se focalisent sur la ferme des 1.000 vaches. Or ce n’est pas la dimension de ce projet qui est problématique. Je ne suis ni pour ni contre, tant qu’il respecte la réglementation et qu’il n’a pas fait l'objet de passe-droits par rapport aux exploitants agricoles qui souhaitent s’agrandir ou construire de nouveaux bâtiments.
Par contre, ce qui ne me convient pas, c’est qu’il est porté par un industriel et non par un agriculteur. Le financement extérieur direct d’exploitations agricoles est un risque pour notre profession, car c’est la porte ouverte à une intégration trop poussée. Les producteurs impliqués dans la structure existante de Michel Ramery ont mis à disposition leur capital et sont rémunérés en fonction du temps de travail, sans bénéficier de parts sociales. Je ne suis pas partisan de ce type d’intégration.
Je reste d’ailleurs sceptique sur la rentabilité d’une ferme de cette taille, reposant sur l’emploi de main-d’œuvre salariée. Les économies d’échelle sont plus difficiles à obtenir en élevage laitier que dans les autres filières.
Aussi, certains y voient une solution pour maintenir de la production en pleine déprise laitière. Le problème n’est pas là non plus. Pour preuve, suite aux redistributions de références laitières, le département produira plus de lait que par le passé. Quant à l’opposition du voisinage, je la comprends. Mais tous les arguments des opposants ne sont pas recevables. En tout cas, je ne veux pas, notamment en matière d’environnement, qu’ils se retournent contre les agriculteurs eux-mêmes. La réglementation est déjà bien assez stricte. »