Les députés divisés sur les moyens de lutter efficacement contre cette plante

Le pollen de l'ambroisie, qui fleurit en juillet pour environ deux mois, provoque des allergies (conjonctivite, rhinite, gênes respiratoires, toux) qui, une fois sur deux, conduisent à de l'asthme. La plante, très présente en vallée du Rhône, constitue aussi une véritable menace pour les agriculteurs : cette « mauvaise herbe » entraîne des chutes de rendement des cultures céréalières dépassant souvent 20 à 30 %.

Son éradication est désormais impossible mais la proposition de loi, déposée par le député UMP de l'Isère Alain Moyne-Bressand, a pour but de contrer de nouvelles disséminations. Elle fait obligation à « tout occupant d'une parcelle », qu'il soit agriculteur, particulier, collectivité, entreprise, de « procéder, à ses frais, à la destruction de cette plante, avant sa floraison ». Mais les socialistes préfèreraient un texte concernant toutes « les plantes invasives qui posent des problèmes » plutôt qu'une proposition de loi uniquement sur l'ambroisie, tandis que les écologistes s'inquiètent des effets sur l'environnement des produits utilisés pour combattre la plante.

Aussi, la majorité des députés devraient jeudi, sur proposition du PS, renvoyer à un nouvel examen en commission le texte, qui est présenté dans le cadre d'une journée consacrée aux initiatives de l'UMP.

La proposition de loi, adoptée en commission par les seuls députés UDI et UMP, prévoit que cette plante soit déclarée « végétal nuisible » par les autorités et soumise à une lutte « obligatoire, de façon permanente, sur tout le territoire national ».

Trois mille graines pour un pied

L'ambroisie s'implante dans toutes sortes de lieux, des champs cultivés aux bords de route en passant par les berges de rivière, les chantiers, parcs et jardins. Les véhicules agricoles, les transports de matériaux, les cours d'eau, mais aussi les graines pour oiseaux contribuent à sa dispersion. Elle a, depuis des années, fortement colonisé toute la vallée du Rhône. Selon le Réseau national de surveillance ambroisie, 10 à 20 % de la population de Rhône-Alpes développe des allergies au pollen d'ambroisie, ce qui a occasionné en 2011 des dépenses de santé de l'ordre de 20 millions d'euros (consultations, médicaments, arrêts de travail).

La plante s'est étendue aux régions voisines comme la Bourgogne, le Centre, l'Auvergne et Paca et à un moindre degré quasiment dans toutes les autres régions.

Comment détruire les plants d'ambroisie, dont le pied produit quelque 3.000 graines, capables de perdurer des années dans le sol ?

Les écologistes, par la voix de la députée Laurence Abeille, se sont cependant interrogés en commission sur l'opportunité des contraintes nationales que prévoit le texte, estimant que « l'intelligence locale » permet d'ores et déjà « une action souvent efficace ». Les députés écologistes regrettent que la proposition de loi ne le précise pas, et plaident pour une interdiction de l'utilisation de moyens phytosanitaires évoqués dans le rapport d'Alain Moyne-Bressand. Il est nécessaire de mener « une lutte biologique » contre l'ambroisie, notamment « par la réintroduction d'espèces indigènes, une technique moins nocive pour l'environnement », a souligné en commission Laurence Abeille, indiquant que son groupe déposerait des amendements en séance dans ce sens.

Les socialistes ont plaidé pour « une réflexion plus approfondie en commission, qui lui donnerait une portée plus générale ». Le député socialiste Jean-Yves Caullet se défend de tout blocage politique vis-à-vis de l'UMP mais assure que le gouvernement planche déjà « sur le sujet pour retravailler le système » de lutte contre les plantes invasives.

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