
« Depuis quelques mois, plusieurs interprofessions ou organisations professionnelles mènent leur propre campagne de communication. Coop de France a fait sa pub à la télévision pour montrer que la coopération est un modèle qui fonctionne. Le secteur des huiles et protéines végétales a lancé sa marque Terres OléoPro. Les filières animales font désormais la promotion du label Viandes de France.
Dispersées, ces initiatives risquent de n’être que des coups d’épée dans l’eau. Il vaudrait mieux marcher ensemble que de courir chacun de son côté. Je rêve de voir se développer un véritable fonds de communication pour l’ensemble de la profession agricole.
Dans mon village, l’instituteur préfère organiser, pour ses élèves, une journée dans une ferme plutôt que les emmener au Salon de l’agriculture à Paris, bien que ce dernier soit très bien fait d’un point de vue pédagogique. Je partage son avis : expliquer au quotidien notre travail est plus efficace. Mais force est de constater que ce sont toujours les mêmes agriculteurs qui ouvrent les portes de leur exploitation. Et ceux qui choisissent de vivre et de travailler cachés se plaignent que la profession ne communique pas assez.
Concentrer une fois par an la plus grande ferme de France à Paris garde tout son sens, même si les enseignes de la distribution ou les fast-foods y font aussi valoir leurs intérêts. Pourquoi ne pas autoriser l’accès des salons professionnels régionaux, comme le Space ou le Sommet de l’élevage, au grand public ? Ces derniers donnent une vision plus réaliste du monde agricole et de ses métiers. »