« L'Institut de l’élevage a tenu, mercredi à Paris, une conférence sur les marchés mondiaux du lait afin de transmettre à l’ensemble de la filière le résultat de ses travaux. Le marché est dynamique, ouvert mais très volatil avec des inégalités importantes et croissantes. Un constat bien connu de tous et dénoncé par l'Opl (Organisation des Producteurs de Lait) depuis longtemps.
Des perspectives optimistes à surveiller de près !
Les échanges de produits laitiers dans le monde ne représentent que 8 % de la production mondiale. Il ne faut donc pas se tromper sur des opportunités de marchés à l'exportation alors que l'essentiel de la production consommée sur le marché intérieur ramène la plus forte valeur ajoutée. Inutile non plus d'imaginer une embellie pour l'Europe qui, vu ses coûts de production, ses normes coûteuses et ses soucis monétaires, n'est pas en situation de concurrence favorable face à d'autres pays comme la Nouvelle-Zélande ou maintenant les États-Unis.
La concurrence est rude
Les Chinois, ne pouvant pas produire l'ensemble de leurs besoins chez eux investissent à l'étranger ; les tours de séchage en France en sont un exemple. Outre l'acquisition d'un savoir-faire, il est difficile de croire que la valeur ajoutée de ces transformations ne seront pas la chasse gardée des investisseurs chinois ! Ils ont trouvé ici une nouvelle technique de délocalisation où les producteurs européens (et d'autres) vont vite devenir des "petits-chinois ou petits-indiens" devant produire beaucoup mais à très bas prix.
L'Opl souligne que les États-Unis reviennent sur les marchés mondiaux avec une véritable stratégie commerciale à l'exportation. C'est un concurrent qu'il faut prendre très au sérieux et qui ne ménagera pas l'UE. L'accord transatlantique en discussion actuellement n'y changera rien, bien au contraire.
Pas d'euphorie hâtive
L'Opl rappelle que la volatilité implique une grande insécurité pour les producteurs mais également pour l'ensemble de la filière.
Après quelques mois d'embellie des prix du lait à la production, les cours reculent une nouvelle fois. Le prix du lait spot en est un indicateur incontournable.
Les erreurs du passé ne servent toujours pas à tirer des leçons pour construire un avenir durable et une nouvelle crise laitière européenne est toujours possible !
Nous avons maintenant moins d'un an pour organiser efficacement les producteurs de lait et donc la filière laitière. Les objectifs ne doivent pas être l'approvisionnement à tout prix des laiteries en "matière première" mais bien la pérennisation d'outils rentables dans tous les bassins de production ! »
