« Comme les frontières sont perméables, il y a une pression de l'import qui pour nous est inacceptable », a dénoncé Jean-René Guillerm, producteur de tomates du Nord-Finistère, devant un stand de fruits et légumes locaux installé dans l'entrée d'une grande surface de Landivisiau.
« Je suis producteur depuis 25 ans et je n'ai jamais connu des prix aussi bas que cette année », a-t-il assuré à l'AFP. « Au Benelux, en Allemagne, en Espagne ou au Maroc, les conditions de production ne sont pas les mêmes que les nôtres en termes de coûts de main d'œuvre », a-t-il regretté, expliquant que les producteurs français étaient contraints de s'aligner sur les prix des produits d'importation. « On place nos produits, mais à des prix tellement bas qu'ils ne sont pas rémunérateurs », a assuré le producteur, précisant que le kg de tomates grappe se vendait en dessous de 60 centimes pour un coût de production entre 80 centimes et un euro.
« Si on ne se mobilise pas tous ensemble, toute la filière jusqu'aux consommateurs, on ne s'en sortira pas, car on ne peut rien attendre des politiques et pas beaucoup de l'Europe non plus », a estimé pour sa part Michel Dirou, également producteur de tomates dans le Nord-Finistère. « Si ça continue les entreprises vont aller au clash », a-t-il assuré.
Une dizaine de producteurs et de responsables de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (Fdsea) et des Jeunes agriculteurs (JA) du Finistère étaient réunis pour cette opération, expliquant à la presse qu'il s'agissait d'une action nationale. « Avant que la situation ne devienne vraiment dramatique, on alerte les pouvoirs publics et les enseignes », a prévenu Guénolé Kerbrat des JA. « En achetant français, on maintient notre emploi », a-t-il plaidé, assurant que la production légumière en France représentait 30.000 exploitations et 200.000 emplois.