Mercredi 28 mai à 17h30 : Eelv apporte son soutien à la Confédération
Europe Ecologie-Les Verts (Eelv) a apporté mercredi son soutien à la Confédération paysanne dont quatre militants ont été interpellés par les gendarmes après avoir participé mercredi à une opération de démontage de la ferme des « Mille vaches ». « Eelv apporte son soutien à cette opération. Cette "ferme-usine" va à l'encontre du bien-être animal, de l'environnement, et du développement durable de la Somme », écrivent dans un communiqué les deux porte-parole, Julien Bayou et Sandrine Rousseau. « Ce projet d'une ferme-usine de 1.000 vaches couplée à un méthaniseur près d'Abbeville est une véritable bombe à retardement en matière de santé et d'environnement : d'un côté des vaches massivement traitées aux antibiotiques, nourries aux Ogm et aux aliments bourrés de pesticides donneront du lait puis de la viande de piètre qualité. De l'autre, le méthaniseur produira des milliers de tonnes de boues résiduelles qui menaceront les nappes phréatiques et font craindre le développement d'algues vertes en Baie de Somme », expliquent les écologistes.
Mercredi 28 mai 2014 à 12h : Quatre militants en garde à vue
Quatre militants de la Confédération paysanne ont été interpellés par les gendarmes, après avoir participé mercredi à une opération de démontage de la ferme des « Mille vaches », près d'Abbeville (Somme), a-t-on appris de sources concordantes.
Les quatre militants interpellés, parmi lesquels un jeune et une femme, ont été placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie, selon Mikel Hiribarren, de la Confédération paysanne, ce qu'a confirmé un porte-parole de la préfecture de la Somme. « Nous attendons de connaître le sort de nos camarades retenus», a indiqué Mikel Hiribarren, en marge d'un rassemblement, avec des membres de la Confédération paysanne et de l'association d'opposants locaux Novissen, en face de la gendarmerie.
Mercredi 28 mai à 11h30 : « Stéphane Le Foll doit interdire ce projet aberrant » José Bové (1)
« Je félicite la Confédération paysanne pour la détermination avec laquelle elle mène le combat pour une agriculture paysanne et contre les grands projets inutiles. Après des mois de tergiversations et d'augmentation de la contestation locale, je demande à M. Stéphane Le Foll et à Mme Ségolène Royal d'interdire ce projet en contradiction totale avec les propos du ministre de l'Agriculture qui n'a pas arrêté pendant la campagne électorale européenne de dire qu'il fallait tourner le dos à l'agriculture productiviste. C'est une opportunité qu'ils doivent saisir pour traduire leurs paroles en actes. Après l'arrêt du projet de Nonant le Pin, (décharge sur 165 hectares de terre agricole), l'heure est venue d'installer des paysans et pas des agro businessmen »
(1) député européen Eelv et vice président de la commission agriculture au Parlement européen.
Mercredi 28 mai 2014 à 9 h : Une cinquantaine d'agriculteurs tentent de démonter une partie des installations
« A quelques semaines de la première traite », les militants de la Confédération paysanne ont entamé « le démontage de la salle de traite , énorme machine destinée à traire trois fois par jour les 1.000 vaches que cette usine doit accueillir », a annoncé la Confédération paysanne dans un communiqué.
Une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne, équipés de clés à molette et de pinces, se sont déplacés et une vingtaine ont réussi à pénétrer sur le chantier pour « démonter une pièce du système de traite de lait, qui permet le fonctionnement de la traite automatique des vaches », a indiqué de son côté un porte-parole de la préfecture de la Somme.
Les gendarmes procédaient déjà vers 9h à l'évacuation du chantier, où se trouvaient également des ouvriers, dans un face à face tendu avec les militants.
« Nous savons désormais qu'il n'y a pas de volonté politique d'empêcher l'aboutissement de ce projet. (...) Malgré les risques encourus face à une justice aux ordres, nous ne pouvons pas laisser détruire notre avenir. Nous ne risquons pas notre liberté avec plaisir », a ajouté le syndicat agricole.
Le tribunal administratif d'Amiens avait rejeté le 12 mars la demande des opposants à la ferme géante de suspendre son permis de construire délivré l'an dernier.
Le 17 février, la Confédération paysanne, l'association d'opposants locaux Novissen et les associations Mnle, L214 et Picardie Nature avaient demandé en référé la suspension du permis de construire de la ferme, invoquant des « irrégularités manifestes et nombreuses », pour la plupart des points techniques.
Un arrêté préfectoral a limité à 500 le nombre de vaches laitières sur le site, tant que la surface d'épandage des boues résiduelles ne serait pas suffisante.
Les opposants dénoncent une « agriculture qui fera disparaître les paysans ». (©Manuel Ruffez)
Mais les opposants, qui dénoncent une « agriculture qui fera disparaître les paysans », estiment que les dimensions de la ferme, et du méthaniseur qui y est associé, n'ont pas été changées et qu'il s'agira à terme d'une « ferme de 1.000 vaches » (1.750 bovins au total avec les génisses).