« Nos concitoyens s’intéressent beaucoup à notre activité car nous sommes à l’origine de ce qu’ils mangent. Mais paradoxalement, ils ne mesurent pas à sa juste valeur le rôle que nous jouons dans la société. De même, nous n’insistons pas suffisamment sur l’enjeu de l’alimentation pour un pays comme le nôtre. Ni sur nos difficultés à vivre correctement de notre métier. Certes, nous nourrissons la population et entretenons les paysages qui font la richesse de la France, mais pour quelle rémunération ?
Au Modef, nous essayons de sensibiliser le grand public à cette problématique : chaque été, nous organisons Place de la Bastille à Paris une vente solidaire de fruits et légumes, c’est-à-dire à leur juste prix.
Les Français sont toujours plus nombreux à se rendre au Salon de l’agriculture à Paris. Nous devons donc être présents pour répondre à leurs multiples interrogations. Malheureusement, ce n’est qu’une vitrine publicitaire où l’on n’expose que ce qu’il y a de mieux dans notre métier. Partout en France, plein d’évènements montrent davantage le vrai visage de notre profession. Je regrette par ailleurs que les agriculteurs aient peu à peu abandonné les conseils municipaux. Ce sont pourtant des lieux d’expression essentiels. Dans l’agglomération de Tulle, qui comprend 37 communes rurales, je suis le seul maire agriculteur. Avec de moins en moins de producteurs dans les instances locales, il est plus compliqué de faire connaître toutes les manifestations agricoles de la région. »
