Le procès des militants de la Confédération paysanne renvoyé au 28 octobre

Les défenseurs de ces neuf opposants au projet de ferme géante à Drucat (Somme), soupçonnés d'avoir commis des dégradations sur le chantier en septembre 2013 et en mai dernier, ont demandé le renvoi du procès, notamment parce qu'il leur manquait « un dossier complet », selon Me Guillaume Combes.

Le tribunal, qui devait également statuer sur la demande de levée de contrôle judiciaire de cinq prévenus, a levé l'interdiction pour eux de se rencontrer et de quitter le territoire national, mais maintenu l'interdiction pour les militants de revenir dans la Somme, hormis pour rencontrer leurs avocats.

« On est face à du militantisme, pas à des dangereux criminels », a plaidé Me Djamila Berriah.

Le porte-parole Laurent Pinatel s'est montré très satisfait de la levée partielle des contrôles judiciaires, saluée dans une salle comble mais disciplinée par une salve d'applaudissements.

« Ce sont des mesures qui en fait s'appliquent à des organisations terroristes : l'interdiction de se voir, l'interdiction de préparer collectivement notre défense. Le tribunal a fait preuve de raison », a-t-il déclaré à la sortie de l'audience.

« Si la réponse est aussi violente, c'est qu'on veut nous faire taire », a poursuivi M. Pinatel.

« Mais ça ne fait peur à personne », a-t-il rapidement ajouté, refusant de parler de « trêve ».

« Depuis 2010, la Confédération paysanne a eu pour stratégie collective d'alterner la négociation, l'initiation du débat parlementaire et les actions chocs pour peser sur le débat », a-t-il dit.

A l'extérieur du palais, entre 200 et 300 personnes étaient rassemblées en soutien aux prévenus.

Réunis sous un barnum, des militants de la Confédération paysanne, mais aussi de l'association Novissen, qui regroupe des habitants opposés à la construction de la ferme des mille vaches et de son méthaniseur dans leur voisinage, effectuaient des prises de parole sur une scène avec des haut-parleurs. A côté, étaient installées une petite buvette et des tables de pique-nique en bois.

Des banderoles accrochées sur les grilles du palais clamaient : « Honneur aux lanceurs d'alerte de la Confédération paysanne ».

« Ils étaient là quand j'étais là aussi », a déclaré l'ancien leader CGT des "Conti" Xavier Mathieu, en pointant du menton le palais de justice.

« Un jour, j'espère qu'il ne sera pas trop tard, j'espère qu'on remerciera tous ces gens », a poursuivi l'ancien syndicaliste venu participer au rassemblement de soutien. L'agriculture doit rester quelque chose d'humain. Ces gens-là, ce sont des ouvriers de la terre ».

Dans la nuit du 11 au 12 septembre, une vingtaine de personnes s'était introduites sur le chantier de la ferme des 1.000 vaches à Drucat près d'Abbeville, pour immobiliser les engins de chantier et produire un immense tag de 250 m de long stipulant « Non aux 1.000 vaches », une action revendiquée par la Confédération Paysanne.

Le 28 mai dernier, une cinquantaine d'agriculteurs venus de toute la France avaient pénétré sur le chantier de la ferme afin de « démonter » une partie des installations, selon la Confédération paysanne. Le responsable du projet, Michel Welter, avait parlé lui de « saccage », évoquant des dégâts qui touchaient particulièrement les appareils de traite des vaches laitières, pour un préjudice qui dépassait « vraisemblablement les 100.000 euros ».

C'était sur ce dossier que cinq personnes avaient été placées sous contrôle judiciaire.

Parmi les neuf prévenus, un seul notamment est poursuivi pour vol, et trois pour refus de prélèvement ADN lors d'une garde à vue en novembre.

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