L'agence vétérinaire russe Rosselkhoznadzor a expliqué dans un communiqué sa décision, qui entre en vigueur le 5 juillet, par des « infractions grossières aux exigences vétérinaires et sanitaires et aux normes de l'Union douanière ». Cette mesure s'applique au porc, bœuf, mouton et cheval, qui ne pourront plus être importés sous forme commercialisable mais sous forme au minimum d'un quart de l'animal.
Selon des statistiques des douanes russes citées par l'agence Itar-Tass, les importations de viandes moldaves vers la Russie ont représenté en 2013 17 millions de dollars pour 4,5 millions de tonnes.
Un porte-parole du commissaire européen chargé du Commerce a dit jeudi « regretter » cette décision dont l'annonce « coïncide » avec la ratification par le Parlement moldave de l'accord d'association avec l'Union européenne. « Nous espérons une solution rapide de ce problème entre Moscou et Chisinau en ligne avec les règles de l'Omc », l'Organisation mondiale du commerce, a indiqué John Clancy dans un communiqué.
La Russie est souvent accusée d'utiliser l'arme commerciale (notamment avec des motifs sanitaires) comme moyen de pression diplomatique sur ses voisins. Elle voit d'un très mauvais œil la signature par plusieurs ex-républiques soviétiques (Ukraine, Moldavie et Géorgie) de ces accords de libre échange avec l'UE.
Avant la signature de ces accords lors d'un sommet européen le 27 juin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait prévenu que Moscou prendrait des « mesures de protection » s'il s'avérait que les accords nuisaient à son économie.
L'UE a affirmé jeudi que l'accord était « pleinement compatible » avec le régime préférentiel qui régit les relations commerciales entre la Moldavie et la Russie.