« La Serbie respectera les recommandations de l'UE et n'encouragera pas, par des subventions (...), les exportations de produits alimentaires vers la Russie », a déclaré le Premier ministre Aleksandar Vucic lors d'une conférence de presse.
Aleksandar Vucic a toutefois affirmé que son gouvernement n'empêcherait pas les producteurs serbes d'augmenter leurs exportations vers la Russie, estimant qu'une telle attitude serait « contraire aux intérêts de l'État ». Les exportations serbes de produits alimentaires vers la Russie représentent actuellement 0,2 % du total des importations russes d'aliments, a fait valoir la ministre serbe de l'Agriculture, Snezana Bogosavljevic Boskovic.
La ministre revenait de Moscou où elle s'était entretenue notamment des exportations de viande et de produits laitiers serbes vers la Russie.
« Même si la Serbie atteignait son maximum en termes d'exportations vers la Russie, cela ne représenterait que de 0,4 % à 0,5 % des importations russes, soit un pourcentage insignifiant qui ne menace personne », a-t-elle déclaré.
A Bruxelles, le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stanos, a rappelé que les ministres européens des Affaires étrangères avaient adressé « un message clair aux pays tiers ainsi qu'aux pays candidats » à l'adhésion à l'UE, « de s'abstenir d'adopter des mesures visant à explorer de nouvelles opportunités de commerce découlant des sanctions russes ».
Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé d'entamer des démarches diplomatiques pour convaincre les pays tiers - Amérique latine, Egypte ou Turquie notamment - de ne pas tenter de profiter de l'embargo russe contre les produits alimentaires occidentaux.
D'une durée d'un an, l'embargo russe concerne le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, et les fruits et légumes en provenance de l'UE, des États-Unis de l'Australie, du Canada et de la Norvège. Il constitue une mesure de rétorsion aux sanctions internationales visant Moscou pour ses atteintes à la souveraineté de l'Ukraine.