Première puissance agricole de l'Union européenne, la France voit paradoxalement la surface de ses terres agricoles diminuer à vitesse grand V. Sous la pression du macadam, des zones pavillonnaires, des hypermarchés et autres ronds-points, elle perd en effet l'équivalent d'un département comme le Gers tous les sept ans, alors même que les besoins alimentaires sont en forte augmentation partout dans le monde. Quelles seront les conséquences, demain, de cette aberration ?
Pour le savoir, Frédéric Denhez, journaliste, spécialiste des questions environnementales, a mené l'enquête, sillonnant le territoire, interviewant les principaux acteurs, agriculteurs attachés au bio ou au conventionnel, agronomes, industriels, maires, etc. « Non content de se raréfier et d'être soumis à une folle spéculation, notre sol est malmené, remembré, nivelé, mis à nu, tassé par les machines, objet d'inquiétants flux de pesticides et d'engrais comme d'absurdes labours profonds. Or le sol n'a rien d'un compost régénéré en quelques mois, c'est un bien commun millénaire qu'il nous faut chérir tant ses services rendus sont précieux : siège d'une riche biodiversité, le sol nous nourrit tout en assurant une dépollution active ; il capture le CO2 et retient l'eau de pluie, régulant de fait le changement climatique à l'œuvre ; enfin, il façonne nos paysages et conditionne la sociologie de nos campagnes. Renoncer au sol aurait des conséquences gravissimes. »
Fort de ce tableau, l'auteur va plus loin et propose une série de solutions concrètes. Empêcheur de tourner en rond, il revient sur bon nombre d'idées reçues comme la chasse aux « mauvaises herbes », la nocivité de l'élevage, les bienfaits du tout-bio, etc.
Parution le 1er octobre 2014 aux éditions Flammarion.