La hausse des installations très insuffisante pour compenser la vague de départs

La hausse des installations très insuffisante pour compenser la vague de départs
Les départements du Grand Ouest restent, comme en 2012, les champions de l'installation en 2013.
Les départements du Grand Ouest restent, comme en 2012, les champions de l'installation en 2013. (©Terre-net Média)

Pour la première fois depuis 2006, le nombre d’installations en agriculture repart à la hausse ! 13.215 installés, avec ou sans les aides, ont été recensés l’an passé par la Caisse centrale de la Msa, qui publiera ce chiffre dans quelques jours. En 2012, l’organisme avait enregistré 12.463 installations.

Cette hausse inédite de 6 % en un an cache, comme l’an passé, d’importantes disparités régionales. Les départements du Grand Ouest restent, comme en 2012, les champions de l’installation. Avec plus de 270 installations, la Manche, l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor sont dans le top 5 du classement, derrière les Pyrénées-Atlantiques et la Marne, qui, avec plus de 300 installations, fait exception dans l’Est de la France.

La dynamique d’installations observée en Bretagne, en Basse-Normandie et, dans une moindre mesure, en Seine-Maritime, Somme et Nord-Pas-de-Calais, témoigne de celle de la filière laitière du Grand Ouest. La densité d’exploitations dans ces départements explique aussi ce niveau d’installations.

De l’autre côté du bassin parisien, les départements de la Lorraine ainsi que la Haute-Marne et la Haute-Saône, se retrouvent en bas du classement, avec moins de 80 nouveaux installés enregistrés à la Msa.

Plus au Sud, l’Aveyron confirme son dynamisme pour installer de nouveaux agriculteurs (249 en 2013), à l’inverse de ses départements voisins, qui peinent à susciter des vocations.

2013 : Mauvaise année pour la démographie agricole

Néanmoins, en termes de démographie agricole, il ne faut pas se réjouir de cette hausse des installations. Car les départs à la retraite, eux, se sont littéralement envolés, de nombreux agriculteurs du baby-boom ayant atteint l’âge légal pour arrêter leur activité.

Les chiffres de la Msa en témoignent : 28.675 agriculteurs ont stoppé leur activité en 2013, contre 16.710 en 2012. Alors qu’il était en baisse régulière depuis 2009, le nombre annuel de départs a retrouvé ses niveaux des années 2006-2008.

« En 2013, la génération 1952 pour lesquels un décalage de 9 mois de l'âge légal était prévu arrivent dans les effectifs de nouveaux retraités, explique la Msa. De plus, suite à la réforme des départs anticipés à la retraite entrée en vigueur en novembre 2012, il y a eu 2 fois plus de départs anticipés en 2013 qu'en 2012. »

Les départements à forte dynamique d’installations sont aussi ceux qui ont enregistré une vague massive de départs. La palme dans ce domaine revient aux Côtes-d'Armor, qui a vu plus de 730 exploitants arrêter leur activité. Viennent ensuite l'Ille-et-Vilaine, le Maine-et-Loire et le Finistère. Ces derniers ont enregistré plus de 600 départs.

Ainsi, la balance démographique s’avère très négative pour 2013 et surtout très dégradée par rapport aux années précédentes. Les installations n’ont compensé en moyenne que 46 % des départs contre les trois quarts en 2012. Le Haut-Rhin, la Marne, l’Aube et le Cantal sont les départements qui ont le mieux maintenu leurs effectifs d’agriculteurs. Au contraire, en Dordogne, dans les Alpes-Maritimes, en Ardèche et dans le Finistère, à peine un départ d’agriculteur sur trois a été compensé par une installation.

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