« C'est une action d'une violence certaine qui traduit malheureusement une exaspération, une détresse très forte dans le monde agricole aujourd'hui. Je sens cette tension monter dans les campagnes », a-t-il déclaré samedi à l'Afp par téléphone. Xavier Beulin a appelé « malgré tout au dialogue et à l'apaisement », et a demandé au gouvernement de « mettre en œuvre tout de suite » la levée de certaines contraintes au lieu d'en rajouter. « Il y a un moment où les agriculteurs vont dépasser leurs dirigeants (des syndicats et des Chambres d'agricultures, ndlr), ils ne seront plus entendus, il faut faire attention à cette situation qui monte », s'est-il inquiété.
Le responsable syndical a expliqué qu'outre les problèmes économiques que rencontrent les légumiers, « avec des marchés très dégradés en ce moment », l'embargo russe et « une situation climatique quand même difficile », c'est « le poids de la réglementation, le poids des contraintes qui devient insupportable ».
Pour Xavier Beulin, aujourd'hui, « les paysans ont peur d'exercer leur métier, parce que quand qu'ils sortent dans leurs champs, quand ils travaillent avec leur cheptel, ils ont tout de suite peur des contrôles parce qu'une chose a pas été bien faite, parce qu'ils n'ont pas rempli une bonne case sur un formulaire, c'est devenu un métier impossible ». Le Centre des impôts et la Mutualité sociale agricole de Morlaix « incarnent cette paperasserie » aux yeux de certains producteurs de légumes en colère, a-t-il expliqué.