Le rendement racine des betteraves de la récolte 2014 atteint 83 t/ha au niveau national. Quant à la richesse, la campagne se termine à un taux un peu en dessous de 18°. Alain Jeanroy, directeur de la Cgb, annonce donc un rendement à 16° à 93 t/ha, l’un des trois meilleurs depuis 2000, pour environ 13,6 t/ha de sucre extrait. Les surfaces 2014 ont atteint 405.000 ha, en hausse de 3,5 % par rapport à 2013. « Rappelons qu’il fallait 644.000 ha en 1981 pour atteindre le même niveau de production. »
Le niveau de tare terre est resté faible, à 9 % en moyenne nationale, « notamment grâce au déterrage au champ de 70 % des betteraves pour cette campagne ». 23 usines sur 25 sont passées au forfait collet. « Reste à veiller aux risques de surdécolletage aux champs. » Pour compléter le processus de modernisation des réceptions à la sucrerie, la Cgb attend une révision de la réglementation concernant le lavage des échantillons, « au cours duquel les pertes équivalent à 3 points de tare terre » selon Alain Jeanroy, et des avancées sur l’automatisation de la saccharimétrie. « Ces deux sujets doivent trouver un aboutissement d’ici 2017. »
Allonger les campagnes
La durée de fabrication des usines sera plus longue avec 116 jours en moyenne, variant de 80 à plus de 120 jours. « L’objectif est d’atteindre 120-130 jours pour 2017, grâce à une hausse de rendement et du nombre de planteurs, afin de diluer les frais fixes pour plus de compétitivité. Il sera difficile de démarrer plus tôt – le 9 septembre cette année – mais nous espérons pourvoir allonger la campagne au-delà de mi-janvier grâce à des dispositifs de protection des silos. » Bâchages mécanisés et préventifs, paillage ou ventilation de silos sur des aires en dur, ont déjà cours dans certaines régions.
Dans l’Union européenne, un chiffre record de report de stock de sucre va être atteint, à 2,5 millions de tonnes, auquel la France contribue seulement à hauteur de 200.000 t grâce à ses débouchés dans l’alcool et l’éthanol. « Compte tenu de cette situation, il conviendra d’ajuster les surfaces en conséquence. Certains groupes sucriers annoncent une réduction des contrats hors quotas, des surfaces, ou demandent d’ajuster à la hausse le rendement pris en compte dans le calcul individuel des surfaces. Il ne faut semer que les quantités contractualisées, ce qui conduira à une diminution des surfaces françaises de l’ordre de 5 % en 2015. »
Prix en baisse
Les betteraves du quota bénéficieront encore en 2013 d’un supplément de prix mais nettement inférieur à celui de 2012 du fait de la baisse du prix du sucre dans l’UE. Le montant, estimé à 8 €/t, n’est pas définitivement arrêté et ne sera versé qu’en mars 2015. Le prix des betteraves hors quota est aussi en baisse, estimé à 23 €/t. Cette année encore, malgré de bons rendements et des coûts de production maîtrisés, la recette des producteurs va se réduire. En effet, le prix de la betterave du quota sera au niveau minimum de 25,4 €/t, sans supplément de prix cette fois. Le prix moyen de la betterave hors quota descendra à 20-21 €/t.
