Le refus du puçage électronique des chèvres et brebis de plus en plus sanctionné

La mesure concerne essentiellement les petits élevages de chèvres et moutons. Les réfactaires se voient priver notamment des aides de la Politique agricole commune (Pac).

Selon Jean-Emile Sanchez, responsable de la "commission Petits ruminants" au sein de la Confédération Paysanne, cela « revient à nier leur existence », alors que leurs animaux sont déjà équipés de boucles plastiques, permettant la traçabilité. « On a beaucoup de cas de ce type, comme un couple dans le Tarn qui a vu 15.000 euros de prime de la Pac supprimés et 5.000 euros d'amende pour défaut d'identification » de leurs animaux, a déclaré Jean-Emile Sanchez.

De même, a dénoncé mardi Mathieu Poisson, porte-parole du syndicat en Ardèche, certaines préfectures « font de plus en plus de zèle », en multipliant les contrôles des éleveurs récalcitrants. Ainsi, Valère Agnès, l'un des éleveurs qui manifestera mercredi à Privas, a subi, avec son épouse, la suppression de 8.000 euros d'aides cette année. En plus, a relaté à l'Afp Valère Agnès, - qui possède 40 chèvres laitières -, la préfecture de l'Ardèche a décidé de les sanctionner en leur interdisant tout « mouvement d'animaux », ce qui signifie qu'ils n'ont ni le droit d'en acheter, ni d'en vendre. « On a contesté cette interdiction au tribunal administratif, et on a perdu. On nous a clairement dit que nous allions aussi avoir une interdiction de la vente de nos fromages », a dit Valère Agnès.

Sollicitée mardi par l'Afp, la Direction départementale des territoires (Ddt) à la préfecture d'Ardèche, a confirmé que ce couple avait bien perdu ses aides caprines. « C'est le seul cas en Ardèche que nous ayons eu à sanctionner », a déclaré un responsable. Selon cette source, le fait d'avoir « 100 % des animaux en anomalie (non badgés électroniquement, ndlr) est considéré comme ne pas en avoir », ce qui leur a fait tomber l'Ichn, une indemnité compensatrice des handicaps naturels accordée en milieu montagneux, et la prime caprine ». « On refuse l'identification électronique parce qu'elle n'apporte rien de plus à l'identification existante. Il y a déjà des boucles sur les animaux et on a une traçabilité irréprochable », a souligné Valère Agnès.

De même, dans la Drôme, deux autres éleveurs se trouvent « en attente de sanction », selon Sébastien, l'un d'eux. « Pour ma part, la Ddt (direction départementale des territoires, ndlr), par téléphone, m'annonce 3.000 euros de suppression de prime. J'ai également reçu une interdiction de vendre mes agneaux pour cause de non-conformité sanitaire de mon troupeau », a affirmé à l'Afp cet éleveur, militant contre le puçage électronique.

Pour mobiliser l'opinion et les autorités, la Confédération Paysanne a appelé mercredi à une journée nationale d'action « contre l'industrialisation de l'élevage ». Laurent Pinatel, porte-parole national du syndicat, se rendra à la manifestation de Privas, où est notamment prévue une transhumance de brebis « pour réclamer la levée des sanctions ». 

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