Les députés FG voteront « vraisemblablement » pour ce projet de loi du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui est porteur « d'avancées », notamment sur la consommation du foncier agricole à proximité des agglomérations, l'accompagnement de l'installation des jeunes agriculteurs, la lutte contre le développement des produits phytosanitaires, a indiqué leur chef de file, André Chassaigne, lors d'une conférence de presse.
Ce texte ambitionne de renforcer la compétitivité des filières (agriculture, agroalimentaire et forêt) tout en prenant le tournant de l'agroécologie.
Il « ne bouleversera pas fondamentalement le système ni l'agriculture de notre pays » en « accompagnant une politique européenne qui abandonne les outils de régulation », selon M. Chassaigne.
Pour leur part, les députés EELV n'ont pas encore décidé s'ils se prononceront pour ce projet de loi, lors du vote solennel prévu le 14 janvier. « Nous attendons un tournant écologique et social et pèserons pour cela dans les débats », a déclaré à l'AFP Brigitte Allain, porte-parole du groupe sur ce texte.
« Un choix politique en faveur de la transition écologique et sociale doit être assorti d'objectifs clairs en matière de lutte contre l'artificialisation des terres, de maîtrise des enjeux énergétiques liés à la biomasse et à la méthanisation, de refus des OGM et des méga-fermes et de protection du vivant, des animaux aux semences paysannes », selon un communiqué du groupe.
Aucune mesure pour renforcer la compétitivité de l'agriculture française
De leur côté, les députés UMP déplorent « un texte où il n'y a aucune ambition ». « C'est le renoncement complet à une vocation économique de notre agriculture » alors qu'il n'y a « pas d'exemple dans le monde d'une industrie agroalimentaire qui subsiste sans une activité de production », a tonné en conférence de presse leur président, Christian Jacob, lui-même ancien agriculteur et responsable syndical agricole.
« On a une demande mondiale en très forte expansion, c'est le moment d'être très offensif et très agressif sur les marchés », estime-t-il, résumant le projet de loi à une simple « vision d'occupation de l'espace ».
Pour leur part, les députés UDI voteront contre ou s'abstiendront en fonction de l'évolution des débats. Pour leur porte-parole Jean-Christophe Lagarde, « ce projet n'a pas l'ambition nécessaire, il n'y a aucune mesure pour renforcer la compétitivité de l'agriculture française ».
« Il n'y a rien sur la formation, sur la simplification administrative, sur les filières agro-industrielles alors qu'on a pour la première fois un ministre de l'agroalimentaire », a-t-il noté en conférence de presse.
