Jusqu’à maintenant, deux options s’offraient aux élus américains : une nouvelle prorogation du Farm Bill 2008 ou l’adoption d’un accord avant la fin 2013.
Jusqu’à fin 2013, aucun des programmes ni subventions engagés ou les sommes dues au titre des programmes du Farm Bill 2008 ne seront ajournés. Cependant, pour la majorité démocrate au Sénat, l’option d’une nouvelle extension du Farm Bill serait une mauvaise solution, notamment en raison de la poursuite des paiements directs en cas de prolongement.
Si les principaux conférenciers du Sénat et de la Chambre des représentants sont parvenus le 5 décembre dernier à « combler les lacunes » entre les deux versions du Farm Bill et ainsi à les rapprocher d’une version finale qui sera soumise au Congrès, un compromis est loin d’être acté.
L'aide alimentaire, un des principaux litiges
La Chambre des représentants, à majorité républicaine, avait adopté le 19 septembre dernier un texte réduisant de près de 40 millions Usd les programmes d’aide alimentaire sur les dix prochaines années. Mais ce vote est loin d’avoir apaisé les esprits et l’aide alimentaire demeure l’un des principaux points de litige entre Chambre des Représentants et Sénat.
Ce difficile compromis pourrait se résumer dans cette citation du sénateur républicain Jeff Fontenberry « si vous demandez des réductions pour les programmes nutritionnels, alors vous êtes également dans l’obligation de demander aux farmers les plus performants de se serrer un peu la ceinture ».
L’un des enjeux actuels est de trouver une solution convenable d’ici fin janvier 2014 pour éviter le "dairy cliff", c’est-à-dire une brusque envolée des prix du lait. En effet, si une solution n’est pas trouvée, le prix du lait pourrait brusquement flamber jusqu’à 7 Usd le gallon, en vertu des lois permanentes adoptées en 1938 et en 1949, une législation désuète qui ne reflète ni les pratiques agricoles et de commercialisation, ni les conditions actuelles du marché.
Si tout sera fait pour éviter le "dairy cliff", le manque de visibilité quant aux prochaines dispositions du Farm Bill, demeure un facteur hautement anxiogène pour les farmers et potentiellement déstabilisateur pour des marchés structurellement volatils et d’autant plus instable sans régulation appropriée.
