Pêche
Les pêcheurs ont été empêchés de prendre la mer. « Depuis le début de l'année, on a perdu l'équivalent de douze jours en mer », témoigne Soizic Palmer Le Gall, à la tête de l'Armement bigouden, estimant le manque à gagner à 500.000 euros pour cette entreprise du Guilvinec (Finistère).
Dans le Nord-Pas-de-Calais, même les plus gros chalutiers ne sont pas sortis. « Dans la région, près de 900 marins ont été immobilisés pendant quatre semaines. On estime que le temps de travail y a été réduit de 40 % », explique Pierre-Georges Dachicourt, président de l'Union nationale des syndicats des marins-pêcheurs. Les pêcheurs touchés, c'est toute la chaîne qui a souffert. La situation est « catastrophique » pour les mareyeurs, assure Pierre Labé, président de l'Union nationale de la poissonnerie française. « On s'attend à une perte de 35 à 40 % du chiffre d'affaires, et si ça continue beaucoup vont mettre la clef sous la porte ».
Agriculture
Outre les dégâts matériels provoqués par les chute d'arbres sur les installations agricoles, l'extraordinaire pluviométrie a pénalisé maraîchers, éleveurs et céréaliers. Les légumes ont pourri et les semis n'ont souvent pas pu être faits. « Ca va être un gros problème quand on va arriver en mai ou juin car il n'y aura pas de produits à vendre », assure André Sergent, président de la Chambre d'agriculture du Finistère.
Du côté des productions sous serre, la facture est salée. La coopérative bretonne Savéol, numéro un de la tomate en France, a comptabilisé 20 sites de production endommagés sur un total de 130.
Les cultures de céréales d'hiver (blé, orge, seigle...) ont souvent été noyées. « Il y aura des pertes, qui ne sont pas chiffrables pour l'instant, mais qui sont évidentes », assure André Sergent. Bien qu'à l'abri dans les étables, les animaux ont souffert de problèmes sanitaires en raison de la forte humidité. Les vaches laitières ont pu avoir des infections au niveau des mamelles, empêchant la commercialisation de leur production.
Faune marine
Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (Lpo), plus de 11.000 oiseaux, dont 8.000 macareux moines, se sont échoués sur tout le littoral atlantique. « C'est un échouage d'une ampleur qu'on n'a jamais connue en France », indique l'ornithologue Nicolas Gendre. Selon lui, « les vents et la forte houle » des tempêtes successives «ont empêché les oiseaux de pêcher correctement et de se nourrir ».