Au cœur du salon international de l'Agriculture, des adhérents de la Confédération paysanne ont manifesté dans la bonne humeur, mardi 25 février 2014, contre le projet de "ferme de 1.000 vaches". Une vingtaine d'entre eux, déguisés en vaches, ont arpenté les allées du hall 4 en dansant sur la musique et les paroles du clip "anti-1.000 vaches" diffusé il y a plusieurs semaines sur Internet.
Le syndicat entend alterner entre manifestations pacifiques et pédagogiques pour sensibiliser agriculteurs et citoyens, et actions coup de poing comme les démontages sur le site même du projet, près d'Abbeville dans la Somme.
« Nous sommes déterminés à gagner cette bataille sur la forme », a expliqué Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, aux côtés des manifestants, mais sans déguisement.
Les associations Picardie Nature, L214, Novissen ainsi que la Confédération paysanne ont déposé un référé au tribunal pour demander l'annulation du permis de construire obtenu par l'industriel Michel Ramery, le porteur du projet. Le délibéré devrait être rendu dans les premiers jours de mars.
Bataille juridique sur le permis de construire
Cette procédure en référé fait suite à la décision du préfet de la Somme qui a ordonné le démontage des constructions ne correspondant pas au permis de construire initial. De son côté, l'équipe de Michel Ramery a déposé une demande de permis de construire modificatif pour intégrer les parties et détails de la construction non prévus par le permis initial.
« C'est pour des questions de forme et de permis de construire non conforme que nous obtiendrons l'arrêt total du projet », assure Laurent Pinatel, qui s'impatiente de voir les pouvoirs publics trancher la question de fond.
Quel modèle d'élevage voulons-nous en France ? « Les pouvoirs publics doivent réellement trancher sur cette question en faisant évoluer la législation en conséquence », insiste le syndicaliste.
« Prenez 20 fermes de 50 vaches, soit la moyenne en France, et leurs 42 paysans (2,1 par ferme en moyenne), et mettez-les dans un hangar de la taille de deux terrains de foot. Remplacez enfin les paysans par 18 ouvriers au salaire minimum ». Tels sont les arguments défendus par le syndicat auprès du grand public.
Que ce soit sur la forme ou sur le fond, Laurent Pinatel « croit toujours à la force publique » pour défendre l'agriculture paysanne et familiale.