Avec pour thème central l’Agriculture et la sécurité alimentaire, il a été l’occasion de fêter les 10 ans du Comprehensive africa agriculture development programme, le Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (Pddaa) du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Ce plan, décidé lors du sommet de Maputo en 2003, prévoyait que les pays d’Afrique consacrent 10 % de leurs dépenses à l’agriculture.
Bien que salué par la Fao, José Graziano Da Silva ayant félicité l'engagement significatif pris par les chefs d'Etats africains d'éliminer la faim sur le continent d'ici à 2025, ce Sommet prouve, malgré certaines avancées, qu’il manque encore aux dirigeants de l’Union Africaine une vision stratégique de l’avenir de l’agriculture afin de réaliser pleinement la révolution agricole du continent.
En Afrique, 70 % de la population active travaille dans l’agriculture, contre 43 % à l’échelle mondiale. Pourtant, l’Afrique n’est toujours pas parvenue à l’autosuffisance, alors que la Chine et l’Inde, qui disposent de 3 à 6 fois moins de surfaces cultivables disponibles, y sont parvenues. En effet, l’Afrique importe près de 50 milliards de dollars de nourriture chaque année (Organisation Internationale du Travail, 2013), bien que le continent possède suffisamment de ressources pour produire à l’échelle continentale les besoins alimentaires de ses 1,1 milliard d'habitants.
Parmi les causes d’un décollage difficile, le faible investissement dans ce secteur. Seulement 2 à 4 % des budgets des pays africains sont consacrés à l’agriculture, alors que 32 % des Pib en dépendent. Et, l’aide au développement y est peu destinée. Ainsi, le manque de crédits à la recherche agronomique constitue l’un des principaux obstacles à la révolution verte en Afrique. 8 pays seulement ont atteint les objectifs de Maputo adoptés en 2003 qui commandaient de consacrer 10 % du Pib au développement de l’agriculture.
De l’aveu même des participants au Sommet, le développement du secteur agricole est un préalable sine qua non de l’essor économique d’une nation, « un secteur clé de la transformation du continent ». Mais ce développement ne pourra se faire sans une politique nationale et internationale à même d’inscrire et de protéger le continent au sein des marchés agricoles mondiaux.