Délogés par la police, des ouvriers de Nutribio cessent leur grève

Après onze jours de grève, des salariés se sont retrouvés dimanche pour un « pique-nique de lutte » devant leur usine qui fabrique du lait infantile en poudre destiné à l'Asie. Christophe Lafon, laborantin de 39 ans, non syndiqué, a assuré par téléphone à l'AFP : « On reprend le travail, contraints et forcés, mais la tête haute, alors qu'on nous a envoyé les forces de l'ordre en pleine nuit (de vendredi à samedi) pour nous disperser "au nom de la loi et de la République" ». « On demandait sept euros par mois - même pas trente centimes de plus par jour - à une entreprise bénéficiaire et on a essayé de négocier jusqu'au bout », a ajouté cet employé. « Finalement, on nous envoie trente policiers avec casques et matraques : est-ce que ce n'est pas démesuré ? »

La direction de Nutribio - filiale de la première coopérative laitière française, Sodiaal - n'a pu être jointe dimanche. L'intervention policière avait eu lieu samedi vers 2h30 du matin, alors que des camions de collecte de lait tournaient près du site.

Le préfet du Tarn-et-Garonne, Jean-Louis Géraud, a expliqué à l'AFP qu'il avait « demandé à la police d'intervenir pour laisser le libre accès aux camions-citernes et éviter des affrontements éventuels entre les producteurs laitiers en colère, qui risquaient de perdre leur lait, et les grévistes ». « L'intervention s'est faite sans le moindre affrontement », a fait valoir le préfet, soulignant « qu'il y avait eu une décision de justice pour demander aux grévistes de laisser entrer et sortir les véhicules ».

La CGT, seul syndicat représenté sur le site de Montauban, avait lancé la grève le 27 mars pour exiger une revalorisation de salaires mensuels de 30 euros, au lieu des 23 proposés. Mais un accord de négociation annuel obligatoire a été signé le 30 mars entre la direction et les deux syndicats majoritaires dans l'entreprise - FO et CFTC - acceptant les 23 euros d'augmentation. Selon la CGT, la grève était suivie à Montauban par 45 ouvriers sur 70. « On a ici des "salariés pauvres" qui gagnent 1.200 euros nets par mois, avec des conditions de travail à la production très difficiles : du travail posté, dans un bâtiment où il fait 40 à 50 degrés, et une fréquence d'accidents du travail très élevée », a assuré Fabien Lemaire, délégué syndical central CGT de Nutribio. Nutribio (160 millions d'euros de chiffre d'affaires) compte 400 salariés au total, à Montauban, Doullens (Somme) et Paris. 

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