Grande nouvelle pour les acteurs économiques des filières alimentaires françaises : un salaire minimum devrait s’appliquer à tous les secteurs en Allemagne en 2015. Les seuls travailleurs écartés du dispositif seront les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée durant les six premiers mois de leur reprise de travail. Selon le projet de loi du gouvernement allemand, le salaire minimum en Allemagne serait de 8,50 € bruts de l’heure dès 2015, et un salaire plancher s’appliquerait à tous à partir de 2017.
Le syndicalisme agricole allemand Dbv a beau avoir fait pression pour que les saisonniers agricoles n’entrent pas dans le champ d’application de cette réforme, il ne semble pas avoir été écouté. Les syndicats français, eux, se réjouissent bien entendu de cette nouvelle étape dans la convergence sociale européenne.
Ce travail législatif outre-Rhin renforce en effet une dynamique d’harmonisation engagée au niveau européen, et déjà perceptible dans l’économie. Selon Les Echos, l’écart du coût du travail entre l’Allemagne et la France s’est en effet nettement réduit en 2013. Avec la mise en place du Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), la France a limité l’augmentation des charges sociales sur salaire. Ainsi, le coût horaire du travail a augmenté de 0,2 % seulement en France en 2013, contre 2,2 % en Allemagne pour cette même période. La poursuite du déploiement du Cice, ainsi que les baisses de charges prévues par le pacte de responsabilité devraient continuer, dans les deux ans qui viennent, de gommer les distorsions de concurrence entre la France et l’Allemagne.
Cette évolution a pour conséquence directe une hausse des investissements venus d’Allemagne en France. Ainsi, l’Allemagne est redevenue le deuxième investisseur étranger à créer des emplois en France, derrière les Etats-Unis. Selon la Chambre de commerce et d’industrie Franco-Allemande, les investissements allemands représentent actuellement 15 % de l’ensemble des projets d’investissements en France. Les principaux domaines concernés sont la recherche et développement, la production industrielle, l’ingénierie, les prestations de services aux entreprises, l’énergie, ainsi que les nouvelles technologies.
… De quoi freiner, espérons-le, la tendance récurrente à la victimisation de la part des acteurs économiques français.