« Je réclame des signaux tangibles, pas aux calendes grecques mais dans les jours qui viennent, sinon il y a des mouvements que nous ne pourrons pas contrôler », a-t-il indiqué à l'Afp. Pour le président du premier syndicat agricole français, « hier soir, c'était les derniers coups de semonce : ou les éleveurs sont entendus, et ce sera le retour à la normalité, ou ce n'est pas le cas et, malheureusement, on ira vers des mouvements beaucoup plus durs et spontanés. C'est un ultimatum », a-t-il précisé.
« On a parlé de détresse, de désespoir. Mais la colère monte, les éleveurs n'ont plus rien à perdre, ils sont à bout. On ne s'attendait pas à une telle mobilisation dans les départements », a commenté Xavier Beulin, pris à partie par des manifestants près de Saint-Brieuc. « C'est la première fois que je suis mis en cause, engueulé, maltraité par des troupes qui n'en peuvent plus » a-t-il noté. « J'encaisse cette douleur mais je considère qu'on n'est pas là, à la Fnsea, pour jouer les soupapes ».
Deux semaines après la réunion de la filière bovine - éleveurs, industriels et distributeurs - au ministère de l'Agriculture, et un accord sur l'augmentation des cours par palier, « les prix n'ont pas bougé, voire baissé d'une demi-centime », assure Xavier Beulin.
Les éleveurs de porcs subissent une crise similaire depuis plusieurs mois et plus de 40 % des exploitations bretonnes seraient au bord du dépôt de bilan, selon la fédération.
Le responsable a expliqué avoir fait un compte-rendu détaillé des événements de la nuit au cabinet du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll : « le ministre sait où me trouver. Il a annoncé un accord et deux semaines après, il ne s'est rien passé : à lui d'en tirer les conséquences ».