Selon l'étude du Transnational Institute consacrée à l'accaparement des terres dans l'Union européenne, 166 359 hectares seraient concernés par ce phénomène. Les pays situés à l'est sont les principaux touchés : la Roumaine, la Bulgarie, la Hongrie et la Pologne. Pour la CGT FNAF, ce phénomène « s’inscrit dans une concentration agraire qui aboutit à des exploitations agricoles atteignant une taille gigantesque avec l’expropriation de paysans, voire leur salarisation. »
Côté investisseurs, c'est l'Allemagne qui est pointée du doigt par le syndicat. « Fer de lance de cette néo-colonisation, elle considère l’Europe de l’Est comme son arrière cour. »
L'Union Européenne n'est pas non plus épargnée par la CGT FNAF. Elle « joue un double jeu : une fois elle prône la centralisation, une autre fois elle se cache derrière la responsabilité des États membres et refuse toute mise en cause du sacro-saint principe de la libre circulation des capitaux dans l’UE. »
Au niveau mondial, 36 millions d'hectares de terres agricoles ont été achetés depuis 2000, dont 20 % par les Etats-Unis (7 millions d'ha) et 15 millions seraient en cours de négociation. Pour la CGT FNAF, ce phénomène d'accaparement des terres s'accélère depuis 2005, les investisseurs voulant « profiter de la spéculation sur les denrées agricoles et alimentaires, conséquence de la dérégulation et de la libéralisation des marchés agricoles poursuivie par l’OMC et les divers traités de libre-échange. »
Le syndicat conclut : « Ce marchandage des terres par des capitaux financiers conduit à une concentration agraire à grande échelle, une mise en cause de l’indépendance nationale et de la souveraineté alimentaire des populations au profit de l’agrobusiness et d’un type de développement capitaliste des agricultures. »
