Les opposants veulent faire une « démonstration de force » samedi à Nantes

Le concessionnaire du futur aéroport déclaré d'utilité publique en 2008, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci, doit réclamer mercredi lors d'une audience à Nantes l'expulsion immédiate de ces habitants, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros s'ils ne quittent pas les lieux et d'une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels. « C'est la solution trouvée par AGO pour faire plier le mouvement, mais ça  nous mobilise encore plus », assure à l'AFP Sylvain Fresneau, l'un des agriculteurs visés par une expulsion, tout comme son oncle de 93 ans.

Deux semaines après l'abandon définitif par l'État d'un autre projet très contesté, celui du grand barrage de Sivens dans le Tarn, plusieurs centaines de tracteurs et quelques milliers de piétons et cyclistes sont attendus sur le périphérique nantais, où le trafic devrait être fortement perturbé dès le milieu de la matinée.

Ils se rassembleront ensuite au pied du pont de Cheviré, qui enjambe la Loire, pour un « grand banquet » final dans une ambiance que les organisateurs souhaitent « enthousiaste, conviviale et sereine ». La manifestation ne devrait pas gagner le centre-ville de Nantes, un « choix délibéré » des organisateurs. De précédents rassemblements, notamment en février et à l'automne 2014, avaient donné lieu à des affrontements entre certains manifestants radicaux et les forces de l'ordre.

« Cœur de la lutte »

Alors que le projet semblait au point mort depuis les tentatives d'évacuation de l'automne 2012, « l'annonce brutale d'une audience pour les expulsions prend tout le monde à la gorge » car elle « touche le cœur de la lutte », affirme Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants. Elle fait suite à l'annonce fin octobre d'une relance des travaux « pour 2016 ». « En respect du calendrier fixé par l'État », AGO avait assigné une première fois les 11 familles et les quatre exploitants agricoles. Mais l'audience, prévue le 10 décembre, en pleine COP21 et dans l'entre-deux-tours des élections régionales, ne s'était pas tenue et la société a délivré de nouvelles assignations le 30 décembre. Les opposants attendent un « geste fort de François Hollande », accusé d'avoir « trahi » son engagement pris en 2012 de geler les expulsions tant que les recours déposés contre le projet n'avaient pas été épuisés, et demandent qu'il « intervienne auprès du concessionnaire pour retirer les procédures d'expulsion ».

Engagés depuis quinze ans dans un bras de fer judiciaire, en plus d'une occupation sur le terrain, les opposants à l'aéroport ont essuyé un nouveau revers le 17 juillet, avec la validation par le tribunal administratif de Nantes des arrêtés autorisant le début des travaux, une décision dont ils ont fait appel. Depuis, les demandes d'évacuation de la « Zad », la zone d'aménagement différé dédiée au projet, occupée par 150 à 300 personnes qui l'ont rebaptisée « zone à défendre », se sont multipliées. A peine élu, le nouveau président de la région Pays de la Loire, le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, a rencontré Manuel Valls pour lui demander de mettre fin à « l'impunité » sur la Zad.

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