Mort d'une salariée de la Chambre d'agriculture près d'une exploitation

Le corps d'Elodie, âgée d'environ 25 ans, a été retrouvé dans une retenue d'eau à 200 mètres du corps de ferme et une autopsie doit être pratiquée jeudi, selon une source sécuritaire. La dépouille de la jeune technicienne a été découverte avec des « traces d'ecchymoses ». « Elle a vraisemblablement résisté », a-t-on précisé de source sécuritaire. Le drame s'est déroulé sur l'exploitation familiale des frères Espinasse au lieu-dit « Les Farguettes » à Mayran, une commune de 600 habitants de la campagne aveyronnaise à une vingtaine de kilomètres de Rodez. L'un des frères, Xavier Espinasse, âgé de 47 ans, frère du chef d'exploitation Bertrand, 46 ans, a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Rodez, selon une source proche du dossier. 

Les deux frères vivaient seuls « enfermés » avec leur père de 78 ans, dont ils avaient repris l'exploitation, a rapporté à l'AFP Gilbert Pouget, qui avait employé Xavier Espinasse pendant une dizaine d'années comme saisonnier dans son entreprise de construction. « Ce sont deux frères qui s'engueulent tout le temps (...), ils ne sortent que pour la traite des bêtes », a expliqué ce voisin.

Pas de problème d'argent

Gilbert Pouget ne s'« étonne » pas du drame car le gardé à vue est « dépressif » depuis le décès de sa mère et « a dû péter un câble ». « Ce n'est pas un problème d'argent », a encore déclaré l'entrepreneur. « Ici, la plupart des agriculteurs ont des emprunts, eux, ils payent toujours cash » pour leurs dépenses (tracteurs et autres), a-t-il ajouté. 

Le maire de Mayran, Yves Mazars, agriculteur retraité, « ne pense pas non plus que les frères Espinasse avaient des problèmes d'argent ». Il s'est dit « attristé » devant les journalistes, évoquant ses « voisins » comme une « famille très vaillante et tranquille ». 

Le décès de la jeune femme a été déclaré à 9 h et une enquête a été ouverte pour rechercher les causes de la mort, a-t-on ajouté de même source, en parlant de suspicion d'homicide. 

Quelques heures après la découverte du corps, les gendarmes s'employaient toujours à réunir des indices autour de la ferme, dont ils bloquaient l'accès aux médias. Autour de la bâtisse en pierre, érigée le long de la départementale, on pouvait distinguer quelques hangars, des citernes de lait et des tas de fumier recouverts de bâches et de pneus. Sur place, 

Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et ministre de l'agriculture, a dénoncé « un événement grave » lors de sa conférence de presse suivant le Conseil des ministres. « Selon nos premières informations, ce n'était pas un contrôle. C'était une démarche de conseil que les Chambres d'agriculture portent dans les exploitations agricoles », a-t-il déclaré, adressant « ses premières pensées à ses proches et à sa famille ». 

En attendant les détails de l'enquête, Stéphane Le Foll n'a pas souhaité « faire de lien entre ce fait gravissime et le contexte que l'on connaît ». Les agriculteurs multiplient depuis des semaines les actions pour dénoncer la faiblesse des cours de leurs productions.

Une enquête a été ouverte pour trouver les causes de la mort de la jeune femme, selon les gendarmes, dont la section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez. Des plongeurs de la brigade nautique de Leucate (Aude) ont été également envoyés sur place pour explorer la retenue collinaire, où le corps a été retrouvé.

Le président de la Chambre d'agriculture, Jacques Molières, a déclaré à Centre-Presse que la prestation de la jeune femme, initialement prévue lundi matin, avait été « décalée de deux jours, je ne sais pourquoi ». Il a expliqué que la jeune Elodie était venue « assister à la traite du matin pour conseiller l'éleveur », non pas pour sanctionner, « mais pour aider, accompagner l'agriculteur ». « Dans un élevage, les vaches doivent être régulièrement contrôlées, des prélèvements sont effectués sur le lait pour mesurer les taux protéiques, butyriques... à partir de là, le technicien peut donner des conseils à l'éleveur », a encore déclaré Jacques Molières au journal aveyronnais.

Le président des Chambres d'agriculture Guy Vasseur a fait part de sa « stupeur et tristesse » et précisé, dans un communiqué, que le décès de la jeune femme faisait « suite à une altercation avec un proche du chef d'exploitation chez qui elle se trouvait ».

Le procureur de la République à Rodez a annoncé une conférence de presse à 18 h pour faire un point de l'enquête.

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article