Dans la nuit du 11 au 12 février des agriculteurs, ne se réclamant d'aucun syndicat agricole, avaient manifesté devant la Chambre d'agriculture à Quimper. Ils avaient déversé des déchets divers devant l'établissement avant d'y mettre le feu et tagué le bâtiment avec de mystérieuses inscriptions comme « C'était bien les vacances ? », « Voleurs » ou « Afrique du Sud ».
Cinq personnes avaient été placées en garde à vue. « Au départ, c'était une rumeur et de la rumeur on est passé à des faits vérifiés », a expliqué à l'AFP le président de la Coordination rurale du département et élu d'opposition à la Chambre, Bruno Deumeuré. « Ce n'était pas le moment d'aller en Afrique du Sud », a-t-il estimé, jugeant en outre que l'organisme consulaire n'avait pas les moyens d'un tel voyage. « On n'a pas été mis au courant en tant qu'élus, c'est pas normal », a estimé pour sa part Vincent Pennober, de la Confédération paysanne, ajoutant que « s'il y avait éventuellement un voyage à faire, c'était en Europe et en lien avec la crise ».
« En ce qui nous concerne, il n'y a pas de problème particulier de transparence ou de rétention d'information », a assuré à l'AFP Sophie Jézéquel, vice-présidente de la Chambre, précisant que le voyage, d'un coût de 50.000 euros, s'était déroulé du 28 novembre au 7 décembre et que 25 personnes y avaient participé, dont 12 conjoints d'élus qui avaient payé leur voyage. « La Chambre d'agriculture et ses partenaires (...) organisent tous les ans en France et dans le reste du monde des voyages d'études », a-t-elle ajouté, reconnaissant cependant que celui-ci était « mal tombé (...) à un moment où la crise, la colère et la détresse des exploitants est presque à son comble ».
Une session plénière de la Chambre doit se tenir jeudi au cours de laquelle les élus d'opposition ont prévu de demander des comptes à la majorité (FDSEA et JA notamment).