Une certaine fraîcheur s'est imposée tout au long du mois de mars sur la France, en particulier sur un large quart nord-ouest. La température moyenne nationale, calculée sur 170 stations, atteint 7,6 degrés, soit 0,8 degré sous la normale 1981-2010 qui est de 8,4 degrés. Cette fraîcheur s'est manifestée aussi bien les nuits que les journées. Plus étonnant : cette moyenne de 7,6 degrés est inférieure de 2 degrés à celle de décembre dernier qui était de 9,6 degrés !
Seule la fin du mois a connu une période de douceur relative sur la plupart des régions. Une longue période fraîche a dominé jusqu'au 25, sans gros pic de froid. Les gelées ont d'ailleurs été en nombre classique pour cette période de l'année.
Les pics de froid ont atteint - 18,5 degrés à Mouthe le 9, - 13,6 degrés à Briançon le 7 ou encore - 7,1 degrés à Erneville le 1er. En toute fin de mois, le 31, le thermomètre a connu un réchauffement brutal dans la cuvette grenobloise avec 25,1 degrés et surtout sur l'ouest de la Corse avec 28 degrés à Ajaccio.
Mois très arrosé
La France a reçu 69 mm en moyenne en mars 2016 pour une normale de 55 mm, soit un excédent de 25 %. Ces précipitations se sont surtout concentrées en début et fin de mois, alors que la deuxième décade a souvent été déficitaire, voire sèche. Un épisode pluvieux remarquable s'est notamment produit les 30 et 31 du sud-ouest au Bassin Parisien avec des quantités de pluie dépassant parfois 30 mm en 24 heures ou moins. En Ile-de-France, il faut remonter à 2001 pour retrouver un mois de mars aussi arrosé.
C'est à Socoa, près de Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques qu'il a le plus plu en mars avec 194 mm. A l'inverse, il n'est tombé que 14 mm à Bastia, en Haute-Corse.
Quelques giboulées de neige se sont produites logiquement en ce mois de mars. Un épisode neigeux remarquable s'est même produit en Lorraine le 6 avec une couche de neige de 10 à 25 cm sur une bande assez étroite concernant surtout la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.
Le nombre de jours d'orage a été conforme à la saison, voire un peu en-dessous.
Soleil paresseux
L'astre du jour n'a pas été très vaillant en mars 2016. Il a en effet brillé durant 145 heures en moyenne nationale pour une normale de 156 heures, soit un déficit de 7 %, et ce malgré une deuxième décade bien ensoleillée. Les première et troisième décades, très nébuleuses, ont comptabilisé un ensoleillement déficitaire. Les extrêmes d'ensoleillement pour le mois sont 104 heures à Nancy et 231 heures à Nice.
On notera par ailleurs le passage de deux tempêtes, le 2 puis le 28 mars avec des rafales de vent de 130 à 152 km/h sur les côtes et parfois plus de 100 km/h dans les terres. Ces deux tempêtes, bien que très classiques pour la saison, ont provoqué des dégâts.
Un mois de mars donc bien frais ! Il fallait remonter à octobre dernier pour retrouver un mois déficitaire en température en France. Les pluies ont été abondantes et l'ensoleillement faiblard, à l'image de l'ensemble de ce premier trimestre 2016, humide et sombre. La France a reçu 262 mm d'eau en moyenne sur les trois premiers mois de l'année, l'excédent atteint 47% ! Il faut remonter au premier semestre 2001 et ses 270 mm pour trouver un équivalent. Seuls cinq années ont connu un premier trimestre plus arrosé que cette année : 1978, 1979, 1988, 1995 et 2001, le record appartenant à 1978 et ses 301 mm.
Le soleil a brillé 304 heures en moyenne nationale au lieu de 352 heures habituellement, soit un déficit de 14 %. Il suffit de remonter à 2013 pour trouver un chiffre plus bas avec 270 heures. Ce chiffre de 304 heures n'est pas exceptionnel : 13 années depuis 1946 ont connu un premier trimestre encore plus sombre, la "palme" revenant à 2001 avec 258 heures seulement.