Dans une lettre ouverte au ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, le président du premier syndicat agricole, Xavier Beulin, affirme que « les producteurs ne savent plus comment faire pour gérer la trésorerie de leurs exploitations » malgré les avances de trésorerie versées. « Certes des avances de trésorerie ont été versées mais il reste à payer ce solde (de 2 milliards, ndlr), parfois très important pour ceux qui n'ont reçu qu'une avance forfaitaire », écrit Xavier Beulin, selon lequel l'administration dans les départements fait savoir qu'elle « n'aurait pas la capacité de respecter les échéances » prévues.
Par ailleurs, poursuit le président de la FNSEA, les paysans peinent à remplir les déclarations 2016 et rencontrent « d'immenses difficultés administratives » en raison de « règles confuses sur les règles de déclaration ». Outre le fait que certains dossiers ne sont pas disponibles en ligne « l'année même où la télédéclaration devient obligatoire », ajoute-t-il, les agriculteurs se plaignent des innombrables corrections de surfaces à déclarer, qu'ils doivent faire valider par des inspecteurs : or « la moitié seulement des visites rapides sont réalisées », accuse Xavier Beulin.
Pour le syndicat, « la limite de dépôt au 17 mai n'est pas tenable, chacun le sait, les fonctionnaires sur le terrain en premier ». Il demande par conséquent « le report au 15 juin afin d'accompagner correctement les agriculteurs dans cette procédure administrative lourde et complexe ».
Xavier Beulin a indiqué la semaine dernière à la presse que « 80 millions d'anomalies ont été signalées aux agriculteurs » dans les calculs de « surfaces non agricoles », bosquets haies, allées..., qui doivent être retranchées des déclarations. « Chaque parcelle doit être visée par un contrôleur et rien n'est payé tant que ce n'est pas fait. 30 % des exploitations n'ont pas vu de contrôleur et n'ont donc pas été payées » dénonçait-il alors.
Ces difficultés administratives surviennent alors que de nombreuses exploitations sont en difficulté du fait de l'effondrement des cours de leurs productions, en élevage comme en grandes cultures, insiste le syndicat.