Le chef étoilé Guérard reclasse des salariés de la filière foie gras à l'arrêt

En vertu du plan gouvernemental pour éradiquer la grippe aviaire, les derniers canards gras ont été abattus le 2 mai dans les élevages progressivement vidés depuis janvier. Les premiers abattages ne pourront reprendre que le 15 août. En raison du dépeuplement des élevages, dont ses 80 fournisseurs Label Rouge, la maison Lafitte (abattage, transformation, vente) de Montaut (Landes) a dû cesser sa production, et déclarer 120 de ses 135 CDI en activité partielle, a indiqué à l'AFP son directeur général Fabien Chevalier.

Leur illustre voisin restaurateur d'Eugénie-les-Bains, Michel Guérard, trois étoiles depuis près de 40 ans mais aussi client de Lafitte depuis les années 60, quand il était un jeune chef non étoilé, leur a fait il y a quelques semaines « une proposition reçue avec beaucoup d'émotion dans l'entreprise », a raconté Fabien Chevalier : reclasser une partie des salariés au chômage technique. Dans son établissement thermal, dans ses vignes (appellation Tursan), en service hôtelier, 21 postes ont ainsi été proposés par Michel Guérard, dont cinq ont à ce jour été pourvus, a précisé sa fille Eléonore Guérard.

Lafitte s'est dit profondément touché par le geste « absolument gratuit » du chef, marque d'une « grande fidélité ». La société a aussi salué le soutien de son propre personnel, qui a accepté de prendre tous ses congés et RTT pendant la période d'inactivité « pour travailler sans relâche dès la reprise » à la mi-août. Lafitte a par contre exprimé un « profond sentiment d'injustice » sur l'aide insuffisante selon lui au « volet transformation » de la filière foie gras, alors que le « volet agricole », - accouveurs, éleveurs, gaveurs - « a été traité de manière remarquable » par les pouvoirs publics, via 140 millions d'euros d'aide.

Le plan annoncé fin mars pour les autres professionnels de la filière prévoit bien une enveloppe de 60 millions d'euros, déblocable sous forme de subventions ou d'allègements de charges. Mais sur la base de pertes avérées pour 2016, et à des conditions rendant ce déblocage hypothétique, déplore Lafitte. L'entreprise réclame l'exonération des charges patronales correspondant à la perte de 15 semaines d'inactivité.

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