« Nos revenus ont diminué de 50 à 70 % », a dénoncé auprès des journalistes sur place Laurent Lheure, président de la Coordination rurale du Loiret, où un agriculteur a mis fin à ses jours fin octobre, près de Montargis. « L'État a sauvé Alstom et nous laisse mourir », s'est indigné le vice-président départemental Philippe Ribault. En parallèle à cette manifestation, une délégation a été reçue lors d'une réunion de crise organisée en préfecture.
Au premier semestre, la permanence de prévention du suicide chez les agriculteurs Agri'écoutes a reçu 1 700 appels, soit une moyenne de 285 appels par mois contre une centaine par mois sur la même période, un an plus tôt. La crise conjoncturelle et structurelle de l'agriculture touche tous les secteurs, surtout les producteurs laitiers et les éleveurs. Mais cette année, les céréaliers ont aussi vu fondre la production de blé tendre de 32 % en raison de la mauvaise météo.
Près de 300 agriculteurs se sont suicidés en 2010 et 2011, sur une population de 480 000 personnes, selon des chiffres publiés par Santé Publique France et la Mutualité sociale agricole (MSA). Avec une surmortalité particulièrement marquée chez les éleveurs bovins (lait et viande) âgés de 45 à 54 ans.