La ministre répondait, lors des questions au gouvernement, au sénateur de Guadeloupe Jacques Cornano (app. PS), inquiet des incertitudes autour de la prochaine campagne sucrière, qui doit débuter à la mi-février.
« L'Etat s'est engagé à verser une subvention de 1,6 million d'euros, subordonnée à un accord avec un opérateur dont la technologie n'est plus en phase avec la Cop 21 », a-t-il déploré, réclamant le « déblocage de cette subvention afin d'éviter une tragique explosion sociale » dans l'île.
Les conventions qui conditionnent le versement d'aides publiques à la filière sucre prévoient pour la sucrerie de Marie-Galante la construction d'une centrale thermique pour moderniser son fonctionnement et externaliser la production d'électricité, mais cette construction n'est toujours pas lancée, car deux projets s'opposent.
« Compte tenu des contraintes particulières de l'île, la sucrerie doit faire face à des défis économiques et environnementaux particulièrement importants et il est nécessaire pour garantir sa survie de coupler son activité à une centrale thermique », a expliqué la ministre. Selon elle, seul « le projet d'Albioma », producteur d'électricité par valorisation énergétique de la bagasse (résidu de la canne à sucre) avec la société Sucreries et Rhumeries de Marie-Galante (SRMG), est « suffisamment avancé pour remplacer rapidement la chaudière de la sucrerie », a déclaré la ministre. « Mais cette mise en œuvre n'obère en rien le développement de l'initiative "Marie-Galante Ile du tourisme durable" », portée par la communauté de commune de Marie-Galante (CCMG) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), a-t-elle ajouté.
« Je suis convaincue que les deux projets ne sont pas concurrents mais compatibles », a insisté la ministre, estimant que « le projet de la centrale thermique d'Albioma peut s'intégrer dans le projet plus global du CNR, comprenant aussi des installation éoliennes et du photovoltaïque ». « Pour que le projet d'Albioma réponde davantage aux attentes des élus locaux, je souhaite que l'entreprise puisse prendre des engagements sur les substitutions partielles de la biomasse », a demandé Mme Bareigts, assurant que « l'Etat est prêt à verser le 1,6 million d'euros dès qu'un accord sera trouvé sur le terrain ».